Cinq incidents en moins de 24 heures. Samedi après-midi, trois bus des lignes 1 et 15 appartenant à la société SIC, ont été la cible de projectiles dans la ville de Sevran, en Seine-Saint-Denis. Vendredi soir déjà, ce sont deux bus des lignes 610 et 618 qui avaient été caillassés dans la ville. Les véhicules traversaient la cité des Beaudottes quand ils ont été pris pour cible. L’incident n’a fait aucun blessé.
Les chauffeurs, appartenant à deux compagnies privées différentes, ont fait valoir leur droit de retrait samedi soir. Mais ils ont accepté de reprendre le travail dimanche matin.
"On a peur"
"On a la peur au ventre. Connaissez-vous un métier où on se fait caillasser quand on rend service à la population", s'indigne un délégué CGT. "Il faut aller travailler, il faut bien gagner son pain, mais je ne me sens pas rassuré. De la prise de service jusqu’à la fin du service, on a peur constamment. On a peur pour nous, pour nos collègues, pour ceux qui ont des enfants", renchérit Mourad, chauffeur depuis quatre ans.
A Sevran, la direction a cependant pris l'engagement d'autoriser les chauffeurs à cesser le travail au premier incident.
Les actes de vandalisme se sont multipliés ces derniers jours en banlieue parisienne. Dans la nuit de jeudi à vendredi, 14 bus des Courriers d'Ile-de-France ont été vandalisés à l'intérieur d'un dépôt de Dammartin-en-Goële, en Seine-et-Marne. Le 31 mars, à Tremblay, un bus avait été partiellement incendié et un autre caillassé, à la suite d'un vaste coup de filet policier dans la cité du Grand ensemble. Deux semaines plus tard, ce sont trois bus de la compagnie qui avaient été visés par des projectiles.
"Phénomène de mode" ?
Le maire de Sevran a estimé samedi qu'il s'agissait de "la chronique de la violence ordinaire". "Les caillassages de bus ne sont pas un phénomène nouveau mais on a un peu le sentiment qu'il y a actuellement un phénomène de mode qui fait tâche d'huile. Pour certains, c'est un processus de défi vis-à-vis de la société" a expliqué Stéphane Gattignon.