Le préfet Lambert, ex-directeur de campagne de Sarkozy, mis en examen

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avec AFP , modifié à
Les trois responsables de campagne ont été mis en examen, vendredi, dans l'affaire Bygmalion. Bernard Cazeneuve a demandé qu'il soit mis fin aux fonctions de l'un d'eux, Guillaume Lambert, aujourd'hui préfet de Lozère.

Trois responsables de la campagne 2012 de Nicolas Sarkozy ont été mis en examen, vendredi, après avoir été présentés aux juges d'instruction du pôle financier dans l'enquête sur un vaste système de fausses factures durant cette présidentielle. Parmi eux, le directeur de campagne et aujourd'hui préfet de Lozère, Guillaume Lambert. Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a immédiatement annoncé dans un communiqué de presse qu'il demandait au président de la République "que soit mis fin à ses fonctions, au prochain conseil des ministres". 

Les deux autres mis en examen sont le député UMP Philippe Briand, qui était trésorier, et un avocat du parti, Philippe Blanchetier, impliqué dans le suivi financier de la campagne. Tous sont soupçonnés d'usage de faux, d'escroquerie, de recel d'abus de confiance et de complicité de financement illégal de campagne électorale.

De fausses factures pour dissimuler les réelles dépenses. Dans cette affaire de fausses factures, qui ont permis de dissimuler des dépenses de campagne de Nicolas Sarkozy lors de la présidentielle de 2012, les enquêteurs cherchent à déterminer quelle connaissance les responsables politiques avaient de la fraude. Les enquêteurs de l'office anti-corruption de la police judiciaire, qui disposent de nombreux éléments comptables et de témoignages, ont la conviction qu'Event et Cie, filiale de Bygmalion, a adressé à l'UMP et "à sa demande" pour 18,5 millions d'euros de fausses factures en 2012, selon une source policière. L'objectif était d'imputer ces factures à l'UMP pour "dissimuler les réelles dépenses" de la campagne et ne pas crever le plafond légal de 22,5 millions d'euros, selon cette source.

Ils participaient aux réunions de "suivi financier" de la campagne. Guillaume Lambert, Philippe Briand et Philippe Blanchetier participaient notamment aux réunions de "suivi financier" de la campagne, selon le témoignage figurant au dossier d'une ancienne cadre de l'UMP mise en examen, Fabienne Liadzé. Guillaume Lambert a déjà affirmé qu'il n'avait jamais été question pour lui de fausses factures ni d'un maquillage des comptes. Signataire du compte de campagne, Philippe Briand avait également assuré n'avoir fait "que du propre".

Déjà sept mises en examen. Dans cette enquête ouverte pour abus de confiance et étendue au délit de financement illégal de campagne, sept personnes ont déjà été mises en examen : quatre anciens dirigeants de Bygmalion ou d'Event and Cie et trois anciens cadres de l'UMP, dont son ex-directeur général, Eric Cesari, un proche de Nicolas Sarkozy.

En janvier dernier, des perquisitions avaient visé l'ancien patron de l'UMP, Jean-François Copé, notamment ses bureaux à l'Assemblée nationale et à la mairie de Meaux, ainsi que son domicile. Et le domicile parisien de Guillaume Lambert ainsi que son bureau à la préfecture de Lozère ont fait l'objet de perquisitions, jeudi.

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