DJIHAD. Le principal suspect dans le dossier de la tuerie du Musée juif de Bruxelles est un Français de 29 ans de retour de djihad en Syrie. Mehdi Nemmouche a été arrêté vendredi à Marseille, en possession d'un arsenal de poche, dans un bus en provenance d'Amsterdam via Bruxelles, lors d'un contrôle des douanes. Il est depuis entendu en garde à vue pour "assassinat et tentative d'assassinat en lien avec une entreprise terroriste" dans les locaux de la DGSI, à Levallois-Perret. Mehdi Nemmouche ne devrait "en principe" pas s'opposer à sa remise à la Belgique, a déclaré lundi son avocat, Me Apolin Pepiezep.
"L'enquête se déroule dans des conditions qui sont exigeantes de la part des enquêteurs. Nous voulons tout savoir et nous voulons tout comprendre", a indiqué le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, sur Europe 1 lundi, estimant que "Mehdi Nemmouche était extrêmement dangereux" et aurait pu "continuer à agir".
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Une vidéo accablante. Depuis son arrestation vendredi à Marseille, Mehdi Nemmouche reste muet, invoquant son droit au silence et refusant de s'exprimer sur les faits. Son avocat a toutefois indiqué qu'il ne s'opposerait pas "en principe" à sa remise à la Belgique. "Je viens d'en parler avec lui. En principe, il ne s'y oppose pas. Je ne peux pas trop m'avancer, il peut changer d'avis", a déclaré lundi Me Apolin Pepiezep.
Les enquêteurs semblent, de leur côté, persuadés qu'ils tiennent le tireur de Bruxelles. Dans une vidéo retrouvée dans son appareil photo, on voit en effet les armes saisies sur lui et une voix, semblable à la sienne, déclare "avoir commis l'attentat contre les juifs et vouloir mettre Bruxelles à feu et à sang", selon les précisions apportées dimanche par le procureur fédéral du royaume de Belgique.
Que sait-on du suspect ? Mehdi Nemmouche, né à Roubaix en 1985, apparaît d'abord comme un petit délinquant qui s'est tourné vers un islam radical à la faveur d'un séjour prolongé dans plusieurs prisons du sud de la France entre 2007 et 2012. A sa sortie de détention en 2012, l'homme s'envole trois semaines plus tard pour la Syrie. Il y passe un an aux côtés des combattants de l'Etat islamique de l'Irak et du Levant (EIIL).
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Il a finalement rejoint l'Europe et la France il y a trois mois, en prenant soin de passer par l'Asie du sud-est pour ne pas éveiller l'intention. Il est malgré tout signalé à la France par les autorités allemandes lorsqu'il atterrit à Francfort. Repéré comme une personne à surveiller, il faisait l'objet d'une "fiche S" (sûreté de l’État) mais l'homme vivant comme un sans-domicile fixe, il avait disparu des radars des services de renseignement jusqu'à vendredi dernier.
Des perquisitions chez des proches. Deux perquisitions ont eu lieu dimanche après-midi à Tourcoing, dans le Nord, aux domiciles de la grand-mère et d'une des tantes de Mehdi Nemmouche. D'autres ont également eu lieu de l'autre côté de la frontière belge, à Courtrai. Selon nos informations, deux hommes ont été entendus dimanche en Belgique puis laissés libres.
Que cherchent les enquêteurs ? Selon les informations d'Europe 1, Mehdi Nemmouche n'avait pas d'argent sur lui et aucun moyen financier, en théorie, lui permettant de poursuivre son périple. Les enquêteurs de la DGSI cherchent à savoir pourquoi le tireur présumé a choisi Marseille comme point de chute. C'est dans cette même région qu'il avait passé ses cinq dernières années de détention, à Salon-de-Provence, au Pontet et à Toulon. C'est ici aussi qu'il s'est radicalisé. Ainsi les policiers du renseignement tentent de découvrir s'il y dispose de points de chute ou de contacts sur place. Ils devront également répondre à la question de l'emploi du temps de Nemmouche depuis la tuerie du 24 mai jusqu'à vendredi.
Que ressort-il des auditions ? Pour l'heure, l'homme garde donc le silence et ne cherche pas à se défendre. Les enquêteurs sont intrigués par ce personnage extrêmement précautionneux quand il s'agit de couvrir son retour de Syrie et qui pourtant commet ensuite une erreur de débutant : voyager avec ses armes dans un car parti des Pays-Bas, risquant à tout moment de faire l'objet d'un contrôle anti-drogue à son arrivée en France.
Principal espoir pour les enquêteurs, les résultats d'une expertise balistique menée en Belgique. Ces analyses décisives devraient permettre d'établir si les armes saisies sur Mehdi Nemmouche sont bien celles utilisées par le tueur.
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