L'INFO. "La tuerie de chevaline n'est pas élucidée", a déclaré mercredi Eric Maillaud, le procureur d'Annecy, lors d'une conférence de presse. L'homme en garde à vue depuis mardi n'est vraisemblablement pas l'auteur de la tuerie de Chevaline, qui avait fait quatre morts le 5 septembre 2012. L'ADN de l'ex-policier en garde à vue ne correspond en effet pas aux profils retrouvés sur la scène de crime. L'individu semble toutefois "impliqué dans un trafic d'armes", a précisé Eric Maillaud. C'est dans ce cadre qu'une seconde personne, proche de l'ancien policier municipal, a d'ailleurs été placée en garde à vue mardi soir.
"Un motard aperçu dans l'extrême proximité des lieux du crime". Le magistrat est d'abord revenu sur l'interpellation mardi de l'ancien policier municipale, ressemblant fortement au portait-robot diffusé le 4 novembre dernier. "Ce portrait-robot correspond a celui d'un motard aperçu dans l'extrême proximité des lieux du crime mais dont on ne connait pas l'implication", a-t-il ajouté, précisant que rien ne prouve que ce motard soit l'auteur de la tuerie.
Une perquisition peu fructueuse. Une moto et deux casques retrouvés chez lui ne correspondent pas à ceux du portrait-robot diffusé en novembre, a souligné le magistrat. Le casque du portrait-robot intéressait pourtant particulièrement les enquêteurs. De fabrication française, ce modèle existe en effet à moins de 8.000 exemplaires dans la couleur aperçue par les témoins. Un pistolet Luger P-08 neutralisé, de fabrication allemande et de calibre 9 mm a par ailleurs été saisi. Une arme différente de celle utilisée pour le meurtre, un Luger P06, de calibre 7,65 Parabellum.
Une autre perquisition dans une maison secondaire. Une autre perquisition a été menée mardi dans une résidence secondaire dans l'Indre. La perquisition a eu lieu à Neuvy-Saint-Sépulchre sur commission rogatoire du juge d'instruction d'Annecy, en Haute-Savoie, chargé du dossier de la tuerie de Chevaline, a indiqué le procureur de Châteauroux, Christian Mercuri. Un scooter se trouvant dans la maison a été saisi. Le magistrat n'a pas donné plus de précision sur le résultat de la perquisition, qui a duré cinq heures.
Les tests ADN pas concluants. L'ADN du suspect ne correspond par ailleurs pas aux profils retrouvés sur la scène de crime. Une source proche de l'enquête a indiqué que son ADN n'avait pas "matché" avec deux profils retrouvés sur les lieux du quadruple meurtre. Cette information a été confirmée par le procureur de la République à Annecy.
Une mise en examen "peu envisageable". Le procureur a ajouté qu'il était "peu envisageable" que le suspect soit mis en examen dans le cadre de la tuerie de Chevaline, précisant qu'il n'y avait "pas de charges suffisantes" à l'encontre du suspect.
La piste du trafic d'armes. Le suspect est toutefois "vraisemblablement impliquée dans un trafic d'armes", a également indiqué Eric Maillaud. "Une quarantaine d'armes de guerre, armes d'épaules, armes de poings, des grenades et un obus" ont été découvertes au domicile et chez des proches du premier individu, nécessitant l'intervention d'une brigade de déminage. Une nouvelle information judiciaire, portant sur ce trafic d'armes doit être ouverte, a précisé le procureur.
Une deuxième garde à vue. Eric Maillaud a aussi précisé qu'une seconde personne avait été placée en garde à vue mardi soir. Cette personne, présentée comme proche de l'ancien policier municipal en garde à vue, a été placée en garde à vue après avoir "tenté de prendre la fuite".
D'autres interpellations à prévoir. "Il y aura de toute façon d'autres interpellations", a également indiqué le procureur, précisant qu'"aucun lien" n'a été établi à ce stade entre le policier interpellé et les différentes victimes.
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