Les mystères qui entourent la tuerie de Chevaline, en Haute-Savoie, étaient loin d'être levés jeudi soir. À en croire l'avancée actuelle de l'enquête, on pourrait se croire dans un polar signé Raymond Chandler. Le procureur d'Annecy appelle toutefois à la plus grande prudence, car toutes les hypothèses sont encore étudiées. Revue des zones d'ombres.
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Qui est le tireur ? Selon les informations d'Europe1, le témoin qui a alerté les forces de l'ordre avait croisé un 4x4, semblant revenir du lieu de la fusillade et roulant à vive allure, peu avant qu'il ne découvre les corps.
Ce témoin était un ancien de la Royal Air Force mais il était en vacances et faisait simplement du VTT, selon les premiers éléments de l'enquête.
Qui étaient les victimes ? Mise à part celle du cycliste, retrouvé mort près de la voiture, l'identité des corps est encore floue, bien que l'enquête avance. On sait que les victimes étaient en vacances dans le camping de Saint-Jorioz. Que la femme la plus âgée était Suédoise. Et que le propriétaire du véhicule dans lequel les corps ont été retrouvés est un homme de 50 ans, né à Bagdad, et vivant près de Londres avec sa famille, selon le parquet. D'après The Guardian, qui cite un ami de la famille, il aurait quitté l'Irak dans les années 70, car Saddam Hussein désapprouvait son activité professionnelle, dans le génie mécanique. Il a, en France, monté une activité de conseil informatique dans l'aéronautique.
Selon des connaissances, cet homme aurait été en vacances en France, dans les Alpes. Mais le parquet refuse de se prononcer sur l'identité des victimes et les liens entre eux, tant que les prélèvements ADN, attendus dans les prochaines heures, n'ont pas donné de résultats. On ignore donc si le propriétaire de la voiture et sa famille sont les personnes découvertes dans la voiture.
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Quel mobile ? Drame familial, crime … le parquet reste formel : toutes les hypothèses sont étudiées. Les victimes pourraient, par exemple, avoir surpris des trafiquants de drogue ou des braconniers s'entraînant dans la forêt. "Toutes les pistes sont envisagées, des plus crapuleuses, le drame familial... Toutes les pistes sont exploitées. On a très, très peu d'éléments", a déclaré le procureur d'Annecy.
Selon plusieurs de ses connaissances interrogées par l'AFP et la presse britannique, le propriétaire de la voiture était "agréable" et n'avait apparemment pas d'ennemis.
Quelle(s) arme(s) utilisée(s)? Le procureur de la République d'Annecy a simplement déclaré que les enquêteurs penchaient plutôt pour l'utilisation d'un pistolet semi-automatique. Il a toutefois précisé que la voiture n'a pas été "arrosée de balles", que 15 douilles ont été retrouvées près du véhicule, et que trois personnes – deux dans la voiture et le cycliste – ont reçu une ou plusieurs balles dans la tête. On en saura davantage vendredi sur ce point, après l'autopsie des corps.