Un contrôleur de la SNCF a été victime d'une agression extrêmement violente jeudi matin à bord d’un train Corail Lyon-Strasbourg, selon les informations recueillies par Europe 1. Vers 10h30, un passager lui a asséné huit coups de couteau. Le contrôleur, âgé de 54 ans, a été touché à la tête, à l'abdomen, au flanc et au bras. Il a été opéré à l'hôpital de Besançon. "Il est sorti du bloc opératoire. L'ensemble des lésions ont été traitées. Son état est stable", a indiqué le CHU de Besançon.
L'auteur des faits, qui doit être examiné par un psychiatre vendredi, a affirmé qu'il "ne se souvient pas" de ce qui s'est passé. L'homme était par ailleurs légèrement alcoolisé au moment des faits. "Il ne se souvient pas du contrôle, ni même d'être monté dans le train", a précisé le colonel de gendarmerie Guillaume Grimaux.
Agressé "au moment où il voulait le verbaliser"
Deux contrôleurs avaient réveillé le passager pour vérifier son billet, selon les informations d'Europe 1. Le jeune homme, âgé d'une trentaine d'années, est devenu agressif, menaçant et insultant. L'un des contrôleurs a alors quitté le wagon pour prévenir la sécurité. C'est à ce moment que son collègue a été sauvagement poignardé.
Le contrôleur a été agressé par un voyageur "au moment où il voulait le verbaliser pour une absence de billet", a précisé au micro d'Europe 1 le colonel Guillaume Grimaux, commandant du groupement de gendarmerie du Doubs. L'agresseur s'est ensuite tailladé le bras.
Le suspect a pu être interpellé
L’auteur présumé des coups de couteau a été maîtrisé à bord du train par d’autres contrôleurs, en attendant l’arrivée des gendarmes qui l’ont interpellé. Il a finalement été placé en garde à vue et reste muré dans son silence. Le parquet de Besançon a requis un psychiatre pour l'examiner vendredi en urgence. L'homme a été présenté par la SNCF comme un "déséquilibré" et se trouvait toujours en garde à vue vendredi matin. En fonction des résultats de l'examen psychiatrique et des conclusions des enquêteurs, il sera soit mis en examen, soit placé d'office en hôpital psychiatrique.
Jeudi, le train a été un temps immobilisé en gare de Clerval, dans le Doubs. Les 300 passagers qui se trouvaient à bord du train ont été acheminés vers leurs destinations finales par d'autres moyens. Une cellule psychologique a été mise en place.
Pépy exprime son "indignation"
Guillaume Pépy, le président de la SNCF, a condamné "cet acte odieux". Il a exprimé dans un communiqué son "indignation face à cette grave agression" et a fait par à la famille du contrôleur de "sa profonde émotion" et de la "solidarité de l'ensemble des cheminots".
Même réaction indignée de la part des ministres de l'Écologie et des Transports, Nathalie Kosciusko-Morizet et Thierry Mariani, qui ont apporté "tout leur soutien aux agents de la SNCF dans l'exercice de leurs missions".