Un enfant de neuf ans est décédé jeudi à la mi-journée après avoir pris son repas dans une cantine scolaire de l'Ain. Les pompiers évoquent une suspicion d'allergie. "On parle d'une allergie au départ, mais c'est sous réserve", ont-ils précisé. Le drame s'est passé dans une école de Jujurieux, située à une trentaine de kilomètres au sud-est de Bourg-en-Bresse. Les pompiers, alertés pour un malaise, n'ont pu sauver l'enfant, inconscient et en arrêt cardiaque à leur arrivée.
Une crise d'asthme après une violente allergie. Selon un médecin urgentiste qui a pris en charge l'enfant, celui-ci a été "victime d'une crise d'asthme aiguë, due à un choc anaphylactique - une réaction allergique exacerbée -", dont l'origine n'est pas connue à ce stade. Le garçon, qui avait des antécédents asthmatiques, s'est plaint de ne pas se sentir bien en sortant de la cantine vers 13 heures.
Il a été emmené dans une salle de classe, selon la même source, où le personnel de l'école lui a administré plusieurs bouffées d'un bronchodilatateur contenu dans un kit de soin de l'enfant. Mais l'élève est devenu tout bleu, ne respirait plus et le personnel de l'école lui a alors fait du bouche à bouche, ainsi qu'une injection d'adrénaline pour tenter de le réanimer. Les pompiers sont arrivés à ce moment-là.
Un précédent en 2007 près de Marseille. Les cas mortels d'allergie à la cantine sont très rares : une recherche dans les archives de l'AFP a fait apparaître un seul précédent en 2007 à Septèmes-les-Vallons, dans les Bouches-du-Rhône, près de Marseille, où un garçon de presque neuf ans, allergique au fromage de brebis, était mort après en avoir mangé lors de son repas. Cet enfant faisait l'objet d'un projet d'accueil individualisé (PAI), mis en oeuvre pour faciliter l'intégration à l'école des enfants souffrant de troubles de la santé comme les allergies alimentaires ou l'asthme. Il avait succombé à un oedème de Quincke malgré l'administration des médicaments adéquats par le directeur de l'école et l'intervention des pompiers.
Allergique au lait. L'autopsie du corps devra confirmer la piste d'une allergie d'origine alimentaire. Selon la maire de la commune, Anne Bollache, l'enfant bénéficiait d'un projet d'accueil individualisé (PAI) pour une allergie à la protéine de lait. Chaque jour, l’enfant avait donc un menu particulier, enveloppé dans du plastique. Pour faire disparaître toute trace de lactose, les personnels de la cantine devaient soigneusement se laver les mains avant de le servir. Autre précaution quotidienne : à table, l’enfant déjeunait avec trois camarades assis face à lui. Mais afin d’éviter toute projection d’aliments interdits, les sièges d’à côté restaient vides.Hier et comme tous les jours, ces précautions ont été prises, assure la maire de Jujurieux.
Si le personnel de la cantine a commencé à être interrogé par les enquêteurs, les enfants qui mangeaient à côté, traumatisés, n’ont pour l’heure pas été entendus.