Bijouteries, manèges à bijoux, DAB… rien ne résistait à la disqueuse de ces braqueurs du Sud-Est. Mardi matin à l'aube, treize individus appartenant à la communauté des gens du voyage ont été interpellés à Marseille, autour de l'étang de Berre et dans l'Hérault, lors d'une vaste opération de gendarmerie. Ces treize braqueurs présumés sont suspectés d'avoir commis plusieurs vols à main armée d'un nouveau genre.
"Une équipe de haut niveau"
A l'aide de disqueuses, ils découpaient les devantures ou les murs de bijouteries et de manèges à bijoux dans des centres commerciaux des Bouches-du-Rhône, du Var, de l'Hérault et des Alpes-Maritimes. Cette association de malfaiteurs serait également impliquée sur une dizaine d'attaques de distributeurs automatiques de billets, pour des préjudices parfois très importants. Pour une source proche de l'enquête, "c'est une équipe de haut niveau qui n'hésitait pas à braquer les conducteurs de grosses cylindrées en amont de leurs opérations, puis à attaquer de nuit les établissements, le cas échéant en braquant des vigiles".
250 gendarmes mobilisés
© MAX PPP
A braqueurs de haut vol, opération de gendarmerie de grande envergure. Mardi matin dès 6 heures, ce sont plus de 250 gendarmes qui ont été mobilisés sous l'autorité de magistrats en charge d'une information judiciaire ouverte à la Juridiction interrégionale spécialisée de Marseille. Parmi eux figurent 50 enquêteurs de l'Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI), de la section de recherches (SR) de Marseille et des groupements de gendarmerie des départements concernés. Ils disposaient également de moyens spécialisés d'intervention, dont le peloton interrégional de la gendarmerie nationale d'Orange (Vaucluse), deux escadrons de gendarmerie mobile, deux équipes cynophiles et un hélicoptère.
Première intervention de la "Division 13"
Cette affaire marque la première intervention des effectifs de la nouvelle "Division 13". Cette division a été mise en place à la section de recherche (SR) de la cité phocéenne grâce aux 40 renforts alloués lors du comité interministériel sur la criminalité à Marseille en septembre. Ils se composent de 15 enquêteurs détachés d'autres SR, de 15 membres du GIGN et de dix enquêteurs venus de l'OCLDI et de l'office central de lutte contre le travail illégal. Les membres du GIGN viennent de la "Force observation recherche" (FOR), spécialisée dans l'acquisition de renseignements (filatures, surveillances), notamment en matière de grand banditisme. Ces renforts portent les effectifs de la SR de Marseille, la plus importante du pays, à environ 150 personnes. Une "super-gendarmerie" qui détonne à l'heure où la police marseillaise est empêtrée dans l'affaire de la Bac Nord…