Un policier sanctionné pour avoir aidé un sans-papiers

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PARIS - Ce policier de la BAC a reçu un avertissement de sa hiérarchie pour avoir pris la défense, dans une attestation écrite, d'un sans-papiers irakien. 

Sanctionné pour avoir aidé un sans-papiers. Un fonctionnaire de la brigade anticriminalité (BAC) de Paris a reçu un avertissement de la part de sa hiérarchie, le 26 mars, pour avoir rédigé une attestation en faveur d'un sans-papiers irakien, rapporte Le Parisien. Une sanction que le policier contestait mardi devant le tribunal administratif de Paris.

Employé dans un restaurant. L'affaire remonte au mois de mars 2013, lorsque le sans-papiers attaque aux prud'hommes son employeur, un restaurateur du centre-ville de Paris. Face à son patron qui nie l'avoir embauché, l'Irakien démarche des connaissances, en quête d'attestations écrites prouvant son emploi. L'homme s'adresse alors au policier de la BAC. Ce dernier accepte, et rédige l'attestation, affirmant y voir régulièrement l'homme lors de ses patrouilles.

Mais lorsque les responsables de l'établissement découvrent cette attestation, ils contactent le ministère de l'Intérieur, entraînant l'ouverture d'une enquête de administrative. Selon l’avocat du policier, Me Henri de Beauregard, le policier a agi à titre privé, ignorant le statut du sans-papiers. Après avoir, dans un premier temps, été mis hors de cause, le fonctionnaire apprend que l'affaire est réexaminée à la demande de la préfecture de police, et se solde par un avertissement pour le policier. 

Pas d'en-tête de la police. “On lui reproche d’avoir manqué à son devoir de réserve. Ce qui est absurde, car l’attestation a été faite sans en-tête de la police”, souligne Me de Beauregard, contacté par Europe 1. “Officieusement, on lui reproche en réalité d’avoir établi une attestation à un sans-papiers, alors qu’il n’a cessé de répéter qu’il ne savait rien de son statut”, précise l’avocat. 

La préfecture est restée silencieuse sur cette affaire d’autant plus embarrassante que depuis, les responsables du restaurant ont été reconnus coupables de travail illégal. La décision du tribunal administratif devrait être connue dans une quinzaine de jours. Me de Beauregard est optimiste. “Le rapporteur public a préconisé l’annulation de la sanction”, fait savoir l’avocat, qui espère que cet avis sera suivi.