En mars 2011, Sandra Kaz avait défrayé la chronique pour deux raisons. D’abord pour son score au deuxième tour des élections cantonales à Dunkerque, où elle avait recueilli 36% des voix, pour son premier combat électoral. Ensuite parce qu’un journal local, le Phare Dunkerquois, avait affirmé, après le scrutin, que la jeune femme, 32 ans, était candidate le jour et escort-girl en Belgique la nuit. Pour ses proches, ces révélations ont poussé Sandra Kaz à bout. L’ex-candidate s’est suicidée dimanche.
La vengeance d’un ex-petit ami ?
Quand les policiers sont venus pour constater le décès de Sandra Kaz, son compagnon leur a d’ailleurs tout de suite indiqué que la jeune femme n’en pouvait plus. Eric Dillies, secrétaire fédéral du FN Nord-Flandre, affirme lui dans un communiqué que ce suicide est "l'épilogue douloureux des attaques dont elle a fait l'objet".
Sandra Kaz avait décidé d’attaquer en justice le journal à l’origine des révélations. Elle voulait faire la preuve qu’elle avait été inscrite à son insu sur des sites d’escort-girl, par un ancien petit ami éconduit en quête de vengeance. "Mais elle était en dépression et ne s’en était jamais remise", glisse un élu du Front national, interrogé par Europe 1.
"Son nom a été jeté en pâture"
Et même s’il reste prudent sur les motivations du geste désespéré de Sandra Kaz, MeWallerand de Saint-Just, son avocat, avait senti la jeune femme traumatisée par ces accusations. "C’est très possible qu’elle ait été fragilisée par cette affaire. En tout cas, son nom a été jeté en pâture. J’avais constaté qu’elle supportait très, très mal ces accusations, et qu’elle avait été extrêmement meurtrie", affirme l’avocat du Front national.
Novice en politique, Sandra Kaz "n’avait sans doute pas non plus la carapace solide des militants FN habitués aux attaques", confie un responsable régional du parti. Selon son avocat, la famille de la jeune femme pourrait poursuivre l’action en justice qu’elle avait engagée pour obtenir réparation.