Le bébé, une petite fille, avait été découvert mort, dans un panier à linge, mardi au domicile familiale de Saint-Jean-d'Illac, près de Bordeaux en Gironde. Jeudi, selon les informations du journal Sud-Ouest, le procureur adjoint du parquet de Bordeaux a requis l'ouverture d'une information judiciaire contre la maman et sa mise en examen pour homicide volontaire. Elle risque la réclusion criminelle à perpétuité.
Les faits. Mardi, vers midi, le père a appelé les pompiers en raison de l'état de santé de sa femme, âgée de 44 ans, victime d'une hémorragie. Transférée à l'hôpital, les médecins ont alors découvert les raisons de son mal : "c'est le centre hospitalier qui nous a alertés après avoir admis la mère et découvert qu'elle venait d'accoucher", a expliqué jeudi le procureur adjoint. Les gendarmes ont été tout de suite dépêchés au domicile familiale où ils ont retrouvé la petite victime.
Le père n'a pas assisté l'enfant. Âgé de 40 ans, le père a pour sa part été mis en examen pour non-assistance à personne en danger. Le chef de "complicité" n'a donc pas été retenu, sans que le magistrat n'explique les motivations de ce choix. Il risque une peine de cinq ans d'emprisonnement. "Des indices graves et concordants nous permettent de considérer que la maman a donné la mort à l'enfant qui venait de naître et que le papa n'a pas assisté l'enfant alors qu'il se trouvait en détresse", a-t-il cependant précisé.
Elle nie l'infanticide. Alors que l'autopsie, menée mercredi, a permis de conclure que l'enfant était né vivant et viable, la mère, bien qu'admettant sa grossesse, affirme au contraire que le bébé était mort né, niant ainsi l'infanticide.
Une famille sans histoire. Selon le procureur adjoint, les six enfants du couple, âgés de 6 à 14 ans, "étaient élevés tout à fait normalement". La mère est infirmière dans une clinique de la région et le père est au chômage, mais touche des indemnités. Toujours hospitalisée jeudi, elle devrait être placée en détention provisoire à sa sortie de l'établissement de santé, tandis que le père fait déjà l'objet d'un contrôle judiciaire. Un drame familial que le procureur adjoint a rappelé qu'il convenait "d'aborder avec toute la mesure nécessaire".