Une gardienne de la paix a mis fin à ses jours en se jetant d'un pont à Toulouse, mercredi matin. Elle avait été victime d'un viol en sortant du commissariat de Bobigny en 2007, à l'origine d'un débat lors de la campagne présidentielle. La jeune femme "dépressive", "désarmée" pour cette raison et en "mi-temps thérapeutique", a mis fin à ses jours "pour des raisons privées", selon les tout premiers éléments de l'enquête.
La thèse du suicide "est privilégiée" mais "reste à affiner" notamment sur ses circonstances exactes, ont précisé les sources proches de l'enquête. Des traces au niveau du coup doivent notamment faire l'objet de vérifications.
Son viol évoqué dans le débat présidentiel en 2007
La gardienne de la paix, mutée à Toulouse après son viol, n'a apparemment pas laissé de lettre d'adieu. Elle avait "de nombreuses difficultés d'ordre privé dont un avec la garde de ses enfants", ont indiqué les enquêteurs. Ces derniers ont d'ailleurs retrouvé sur la défunte une convocation pour la semaine prochaine au tribunal concernant la garde de ses enfants.
C'est suite à son viol en 2007 à Bobigny qu'elle avait été mutée à Toulouse. Lors du débat de l'entre deux tours de l’élection présidentielle de 2007 entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, la candidate socialiste avait évoqué cette affaire pour stigmatiser le manque de protection accordée aux femmes policières.
Un extrait du débat présidentiel de 2007 revenant sur cette affaire :
Le second suicide d’une policière en une semaine
Ce suicide est le second d’une femme policière cette semaine. Lundi matin, une policière du commissariat de Cagnes-sur-Mer, dans les Alpes-Maritimes, a mis fin à ses jours après avoir laissé une lettre dans laquelle elle mettait en cause ses conditions de travail.
Les suicides dans la police sont un problème récurrent, souvent tabou, ceux directement liés à des conditions de travail étant très rares. Une étude de l’Inserm a fait valoir en 2008 que le risque de suicide dans la police est supérieur de 36% à celui du reste de la population. Il y a chaque année entre 40 et 50 suicides de policiers. Les fonctionnaires passant à l'acte le font majoritairement avec leur arme de service.