Deux jours après la levée de sa garde à vue, Kristian Vikernes fait reparler de lui. L'extrémiste norvégien, arrêté mardi en Corrèze, est revenu samedi sur les conditions de sa garde à vue. Soupçonné d'avoir voulu préparer un acte terroriste, avant finalement d'être relâché faute de preuve contre lui, Kristian Vikernes salue sur son blog le comportement "exemplaire" des policiers. Kristian Vikernes a en effet posté vendredi soir et samedi sur son blog un article en trois parties intitulé "Terrorism in France" (Terrorisme en France).
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Réveillé par un "grand bang". Dans son billet de blog, Kristian Vikernes revient d'abord sur les conditions de son interpellation. Pour rappel, l'homme surnommé "Varg" et âgé de 40 ans, a été interpellé au petit matin avec sa compagne, Marie Cachet, à leur domicile à Salon-La-Tour, en Corrèze. C'est un "grand bang" qui l'a réveillé, raconte-t-il sur son blog, où il a d'ailleurs publié des photos de sa maison après l'opération de la police.
"Je n'ai pas cherché à me défendre". "Heureusement, j'ai immédiatement vu qu'il s'agissait de la police et je n'ai donc pas cherché à prendre quelque-chose pour me défendre mais mis mes bras en l'air", poursuit-il. Le Norvégien de livre ensuite l'enchaînement de pensées qui l'ont traversé, y compris la crainte que son "caleçon horriblement orange", acheté dans un lot de trois, ne soit photographié par la police.
"Mon plus jeune fils assis là, sous le choc". Mais selon son témoignage, l'interpellation s'est plutôt bien passée. "Ils m'ont simplement interpellé en me passant les menottes dans le dos, en me mettant face contre le lit", détaille-t-il. Ce dernier déplore toutefois l'interpellation de sa compagne, enceinte et âgée de 25 ans. "A ma grande surprise, ils ont aussi interpellé ma femme enceinte et lui ont passé les menottes, laissant mon plus jeune fils assis là, sous le choc, sans la protection de sa mère", explique-t-il. Ses trois enfants ont finalement été confié à la mère du suspect, présente sur les lieux lors de l'interpellation du couple.
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Une importante perquisition. Les policiers ont ensuite saisi des livres, cinq chargeurs de fusils, et tout un arsenal d'armes : fusil à répétition de Remington CZ 527, deux fusils 22 long-rifles, un fusil de chasse, deux carabines à air, des couteaux de chasse, des couteaux de survie, trois arbalètes, un glaive, un sabre, deux lances. Pendant ce temps selon lui, sa femme, installée sur une chaise, menottée, saignait du nez devant ses enfants.
"Pas de faux témoignages". Les policiers les ont ensuite emmenés au commissariat où il assure avoir été bien traité. Les policiers de la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur), qui avaient des ordres "d'en haut", "ont juste tenté de clarifier", les choses. S'il loue le comportement des enquêteurs français, le néo-nazi norvégien écorne toutefois au passage la police norvégienne, accusée de fabriquer des preuves. "J'étais choqué vu mon expérience de la bande de voyous connue comme la police norvégienne : je parlais à des policiers qui faisaient leur travail. Pas de faux témoignages. Pas de preuves fabriquées", écrit-il en louant aussi la politesse et le professionnalisme des policiers de Brive.
Poursuivi pour provocation à la haine raciale. Kristian Vikernes avait été interpellé mardi avec son épouse à leur domicile de Salon-la-Tour. Il devra finalement seulement répondre de faits de "provocation à la haine raciale" en raison notamment de ses écrits sur son blog. Vikernes, ex-musicien de black metal d'extrême droite, a par ailleurs tué un rival artistique à coups de couteau, en août 1993. Le meurtre lui avait valu 21 ans de réclusion.