Mantes-la-Jolie-Paris, Dreux-Paris, ligne D du RER : en l’espace d’un week-end, trois agressions ont été recensées dans des trains de banlieue. Leur point commun : elles ont eu lieu sur des lignes sensibles, à des horaires connus pour être plus risqués. A une semaine du second tour des régionales, cette série pourrait raviver le débat sur la sécurité dans les transports.
La première agression du week-end a eu lieu samedi après-midi. C'est l'heure à laquelle "des jeunes des cités se rendent à Paris, le plus souvent sans titres de transport", confie un enquêteur sous couvert d'anonymat.
Dans ce cas précis, le ton est monté quand quelque dizaine de jeunes, en gare des Mureaux, ont croisé sept contrôleurs. Cinq d’entre eux ont été agressés. "Si les contrôleurs se déplacent à 7 dans un train, c'est parce qu'à un ou deux le contrôle n'est plus possible, les enquêtes le montrent", témoigne Philippe Guiter, délégué Sud-Rail.
Des lignes sensibles, des horaires à risques
Certaines lignes sont désormais identifiées comme sensibles parce que les zones qu’elles traversent sont elles-mêmes sensibles. Ainsi le RER D, où a eu lieu la seconde agression dimanche matin. Une rixe a opposé une vingtaine de jeunes originaires de Seine-Saint-Denis pour les uns et du Val-d’Oise pour les autres. Bilan : cinq blessés à l’arme blanche.
C’est sur une "autre ligne sensible", selon un policier, qu’a eu lieu la troisième agression, entre Dreux et Paris à hauteur de Versailles. Là, trois voyageurs se sont affrontés pour le vol d'un baladeur MP3. Les trois ont été blessés.
"Il faudrait une présence de contrôleurs dans tous les trains ce qui n'est pas le cas. La sécurité des personnels c'est aussi celle des voyageurs", estime Gilles Desfrançois, délégué FO à la SNCF.