L'affaire avait secoué le mythique siège de la PJ parisienne. L'enquête sur le vol de 52 kg de cocaïne en juillet, au 36 Quai des Orfèvres, s'est accélérée vendredi avec la mise en examen de quatre personnes. Il s'agit des proches du policier soupçonné d'avoir dérobé ces scellés, selon une source judiciaire. Ancien brigadier de police à la brigade des stupéfiants, Jonathan G. avait été arrêté peu après que la disparition de la drogue fût constatée. Il avait été écroué le 6 août après avoir été mis en examen pour ce qui reste à ce jour un vol inédit dans les annales de la police.
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Suspectés de complicité. Lundi, ce sont quatre de ses proches qui ont à leur tour été interpellés. Parmi eux, l'épouse de l'ex-brigadier, son frère qui est également policier et un autre policier, a précisé une source proche du dossier. Selon une source proche du dossier, les deux policiers ne travaillent a priori pas au "36", le siège de la police judiciaire parisienne où avait été commis le vol. L'un d'eux est en poste dans un service de la préfecture de police de Paris, a-t-elle précisé.
Présentés aux juges d'instruction parisiens au terme de leur garde à vue, ils ont été mis en examen vendredi, notamment pour "blanchiment de trafic de stupéfiants en bande organisée" et "recel de détournement de biens par personne dépositaire de l'autorité publique", ou encore "destruction, soustraction, recel d'objets de nature à faciliter la découverte d'un délit ou la recherche de preuve", selon la source judiciaire.
A l'exception de l'épouse de l'ex-brigadier, tous ont été placés en détention provisoire par un magistrat spécialisé. La femme de l'ancien policier, qui est également poursuivie pour "subornation de témoin", a de son côté été écrouée en attendant que se tienne devant ce magistrat le débat sur son placement en détention provisoire.
Le principal suspect en possession d'importantes sommes liquides. Le principal suspect, "bien noté", en poste aux Stups' depuis plusieurs années, avait été interpellé, cet été, pendant ses vacances à Perpignan. Depuis il a été mis en examen et écroué pour "détournement ou soustraction de biens par une personne dépositaire de l'autorité publique, et transport, détention, offre, cession de drogue", ainsi que pour "blanchiment de trafic de stupéfiants en bande organisée".
Les enquêteurs de l'IGPN, la police des polices, le soupçonnent d'avoir volé 52 kilos de cocaïne au siège de la police judiciaire parisienne. Mais tout au long de ses 96 heures de garde à vue, le fonctionnaire a gardé le silence, ne donnant aucun indice aux enquêteurs sur les motivations de son vol présumé.
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Mais des éléments troublants ont conforté les enquêteurs dans l'idée qu'il s'agit bien du principal suspect dans cette affaire. Les enquêteurs avaient notamment retrouvé d'importantes sommes d'argent liquide dans ses affaires. Ils avaient également mis à jour un patrimoine immobilier conséquent. La somme de 16.020 euros avait été saisie dans le sac que portait le policier au moment de son interpellation, ainsi que 8.790 euros à son domicile parisien. A l'époque, le brigadier avait affirmé avoir gagné cet argent en jouant à des jeux en ligne.
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Un deuxième policier un temps suspecté de complicité. A la même période, un second policier avait été inquiété, avant d'être placé sous le statut de témoin assisté. Concernant ce gardien de la paix, il s'agit d'un collègue qui travaille dans le même petit groupe d'enquête au sein de la Brigade des Stups'. Les enquêteurs de l'Inspection générale de la police nationale le soupçonnaient d'avoir facilité l'accès au brigadier jusqu'à la fameuse salle où sont gardés les scellés. On sait notamment que ce gardien de la paix, âgé de 30 ans, a des compétences en serrurerie.