Yann, jeune lycéen et pompier volontaire, avait 16 ans. Samedi, il a trouvé la mort aux côtés d'un collègue de 35 ans, lors de son premier week-end de garde et au cours de sa toute première intervention sur un incendie, dans la maison en feu 'une mère et de son fils.
Roger Simeoni, son grand-père, a évoqué ce drame dimanche au micro d'Europe 1.
Roger Simeoni : "c'était son avenir, c'était tout pour lui" :
"C'était tout pour lui"
Pour l'adolescent, le métier de pompier était une vocation, un sacerdoce. "C'était son avenir, c'était tout pour lui", a confié son grand-père. "Il voulait vraiment en faire son métier et il avait pris ça à cœur". Et pour cause. Il y a trois ans, Yann avait entamé une longue formation pour devenir jeune pompier volontaire à Digne-les-bains. Ayant atteint l'âge minimum requis, il avait intégré l'effectif des volontaires de la caserne, en octobre dernier.
"C'était le premier week-end de garde de sa vie de pompier et c'était la première fois qu'il était appelé sur incendie. C'est dur, très, très dur", a confié le grand-père. "C'était un jeune plein de vie, plein d'espoir", a regretté Roger Simeoni se déclarant, "vraiment, complètement bouleversé": "c'est mon petit-fils de 16 ans, je ne m'attendais pas à ça".
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Yann était-il trop jeune pour une telle opération ? Non, selon le service départemental d'incendie et de secours (Sdis). "Les textes permettent d'avoir dans un SDIS un sapeur-pompier de 16 ans", a souligné le Lieutenant-Colonel Thierry Carret. De plus, Yann disposait des trois années de formation et était "encadré par un pompier expérimenté" de 35 ans, mort aussi dans le sinistre. Le commandant de la caserne de Digne, Henri Couvet, a pour sa part déclaré que "Yann était un jeune homme très apprécié pour sa bonne humeur"
Surpris par un "flashover"? Les deux hommes ont été victimes "d'un phénomène thermique violent" a précisé le directeur adjoint de la SDIS des Alpes-de-Haute-Provence. Celui-ci a souligné qu'il était "trop tôt" pour déterminer s'il s'agissait d'un "flashover", un embrasement généralisé éclair, phénomène redouté des pompiers qui produit un embrasement brutal de gaz accumulé dans une pièce.
Deux enquêtes ouvertes. Une enquête judiciaire, confiée aux policiers de Digne-les-Bains, a été ouverte pour déterminer les causes de la mort des deux pompiers a annoncé le procureur de la République.
D'autre part, une enquête technique et administrative sera également réalisée. "Un expert en incendie sera désigné, le matériel examiné" et "des témoins et des pompiers" seront entendus afin de vérifier la chaîne de commandement", a indiqué le procureur. Au plus fort du sinistre, une cinquantaine d'hommes avaient été déployés sur cette opération, notamment des moyens de réanimation. Le directeur adjoint des secours a rappelé que le service avait été endeuillé déjà à deux reprises ces dernières années.
Dimanche, le président François Hollande et le Premier ministre Jean-Marc Ayrault ont exprimé leur émotion et rendu hommage aux deux soldats du feu.