A Marseille, des cartes de fidélité pour les clients des dealers

La cité radieuse à Marseille.
La cité radieuse à Marseille. © GERARD JULIEN / AFP
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et avec AFP , modifié à
Pour fidéliser leurs clients, des dealers de la cité Val-Plan, dans les quartiers nord, proposent des offres spéciales et des cartes de fidélité.

Il s’agit d’un haut lieu du trafic de drogue de la cité phocéenne. Le 13eme arrondissement de Marseille, dans les quartiers nord, est un repère pour trafiquants et acheteurs, si bien que certains géreraient le trafic comme une véritable entreprise marchande. Cartes de fidélité, cadeaux offerts, remises, les dealers font tout pour fidéliser leurs clients, rapporte La Provence.

Une formule "confort" pour 50 euros. Yohann raconte ainsi au journal sa surprise lorsque'il est allé pour la première fois se fournir en cannabis à la cité du Val-Plan. Là, le dealer lui tend une carte de fidélité. Une carte qui s’apparente à celles distribuées dans les boutiques : d'un côté une grille tarifaire, avec les offres promotionnelles, de l'autre des cases vides, remplies au fil des achats.

Il est même précisé sur la carte les horaires de vente et les différentes offres. Ainsi, avec la formule "confort", soit 50 euros de shit, le client repart avec un paquet de Marlboro, un paquet de feuilles OCB, et un briquet. "J'ai eu l'impression d'être à la pizzeria du coin", témoigne Yohann, consommateur de cannabis depuis une quinzaine d’années.

"Ça a fait un buzz de fou". Il s’agit bien pour les dealers du quartier de fidéliser leur clientèle face à la concurrence des autres cités, comme celles de la Castellane, ou des Lauriers, bien plus lucratives. Et la démarche est pleinement assumée par les dealers. "Ce truc, c'est très récent, mais ça a vite circulé sur Internet et ça a fait un buzz de fou. Du coup, tout le monde vient au quartier pour voir ça de près. Ça amène de la clientèle en plus et ça fait parler de nous. Il n'y a personne d'autre qui propose ça, même si on ne le fait pas systématiquement", explique un proche du réseau, interrogé par La Provence.

Les habitants inquiets. Mais cette démarche n’est pas du goût des habitants du quartier qui craignent que la cité devienne une véritable plaque tournante du trafic à Marseille. "Ils n'ont qu'à faire payer par carte bleue tant qu'ils y sont, ou ouvrir un site d'achat en ligne. Ça ne me fait pas rire du tout, ça prouve bien qu'ici, tout est permis", lâche une jeune mère de famille inquiète.

Le préfet dubitatif. Laurent Nunez, préfet de police de Marseille, juge "très improbable" que les dealers se livrent à une telle pratique. "On n'a jamais trouvé cela en perquisition, ou dans le cadre des interpellations auxquelles il a été procédé, ce qui rend très improbable la crédibilité de cette histoire", assure le haut-fonctionnaire.  Alors que l'article du quotidien marseillais est illustré de présumés fac-similés du document, intitulé "Charbon Val-Plan", le préfet nuance. "Ils ont été tirés d'un site internet. Ce n'est pas le client" qui l'"a remis apparemment" au journaliste de La Provence.

Une opération au Val-Charbon le 2 mai dernier. Enfin, Laurent Nunez insiste sur la politique de lutte contre ces trafics. "Ce qui est par contre une certitude, c'est la détermination des forces de l'ordre à lutter contre tous les trafics, notamment dans la cité qui serait concernée", ajoute-t-il, en faisant référence aux opérations de police déployées en Zone de sécurité prioritaire (ZSP). Prévue dans le cadre du dispositif dit "d'approche globale", qui cible, par un système de rotation, les cités sensibles marseillaises, la dernière opération de ce type au Val-Plan a eu lieu le 2 mai dernier, ont précisé les services du préfet.

Ecoutez la chronique de Marion Calais sur le sujet :


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