Ils sont un peu la BAC de l'internet, c'est-à-dire les patrouilleurs de terrain des réseaux sociaux. C'est ainsi que se surnomment les gendarmes du pôle judiciaire spécialisés dans la collecte de données numériques, rassemblés à Pontoise, dans le Val d'Oise. Depuis les attentats, ils ont permis aux autorités de repérer plusieurs dizaines de personnes, dont certaines ont pu être interpellées ou poursuivies.
Mots-clés et images scannés. Pour cela, les experts utilisent des logiciels spécifiques, capables de scanner des centaines de milliers de message sur les réseaux sociaux, et de donner l'alerte en fonction de mots-clés choisis par leurs soins. "Daech" ou "Bataclan" en font évidemment partie, mais ces logiciels savent aussi repérer des images qui ont servi de signes de ralliement à ceux qui se réjouissent des attentats, comme par exemple la Tour Eiffel en feu ou un drapeau français piétiné par une trace de pas.
300.000 messages analysés depuis le 13 novembre. Au total, les gendarmes ont analysé 300.000 messages depuis le 13 novembre. "Le but est clairement de faire de la procédure judiciaire, c'est-à-dire de la poursuite pénale, d'identifier les auteurs si possible sur le sol français pour éradiquer le mal à la racine et pas simplement supprimer les tweets de la visibilité sur le web", explique le colonel Nicolas Duvinage.
Les jeux en ligne surveillés. Plus étonnant, les jeux vidéo sont devenus depuis ces derniers mois un vecteur de communication. Ces jeux en ligne, avec des discussions instantanées, sont utilisés pour échanger des informations par des délinquants ou par des sympathisants des terroristes. Les gendarmes y ont repéré de l'apologie du terrorisme et même des menaces d'attentats, immédiatement transmises à la justice. Depuis novembre, plusieurs dizaines d'enquêtes ont été ouvertes grâce à ces précieux renseignements collectés sur internet.