Abdelkader Merah va faire appel de son renvoi devant la cour d'assises spéciale, accusé de complicité des assassinats terroristes commis par son frère Mohamed à Toulouse et Montauban, a annoncé vendredi son avocat Eric Dupond-Moretti.
L'effet "Bataclan". "Abdelkader Merah n'a jamais été le complice de son frère" dans la préparation et la commission des tueries de mars 2012, a déclaré Me Dupond-Moretti, regrettant qu'il n'ait "pas été question d'envisager une seconde un non-lieu" pour son client "dans le climat actuel". "C'est la 'Bataclanisation' des esprits", a-t-il dénoncé. "Il a pris des positions radicales. Si on considère que tous les radicaux sont très dangereux, il faut tous les enfermer", a ajouté l'avocat.
Son avocat pas informé. Quatre ans après les tueries de Mohamed Merah, les juges antiterroristes ont renvoyé mardi en procès son frère Abdelkader ainsi que Fettah Malki, un délinquant toulousain soupçonné d'avoir fourni un pistolet mitrailleur Uzi et un gilet pare-balles au "tueur au scooter". "Je suis très étonné de cette ordonnance de mise en accusation que je n'ai pas reçue et dont j'ai pris connaissance par voie de presse", a commenté Me Dupond-Moretti. Il reviendra à la chambre de l'instruction d'examiner cet appel avant la tenue du procès. Des parties civiles ont également envisagé de faire appel du non-lieu ordonné pour Mohamed Mounir Meskine, troisième mis en examen, soupçonné d'avoir participé avec les frères Merah au vol du scooter utilisé lors des tueries, ce qu'il nie.