Quatre mois après le déraillement en Alsace d'une rame d'essai de TGV qui a fait 11 morts et 42 blessés, la SNCF a réuni samedi pour la première fois une centaine de personnes, victimes et familles des victimes, afin d'aborder l'enquête et surtout la question de l'indemnisation.
"Un discours de responsabilité". Deux heures de réunion, pendant lesquelles le président de la compagnie ferroviaire, Guillaume Pépy, a reconnu la responsabilité de l'entreprise dans l'accident. Me Chemla, qui défend des familles de victimes, a ainsi salué "un discours de responsabilité". "Guillaume Pépy a expliqué qu'il y avait certes des fautes individuelles mais qu'avant tout, la SNCF était responsable et assumerait ses responsabilités", s'est félicité l'avocat.
Pas d'indemnisation à deux vitesses. Autre point très important : il n'y aura pas d'indemnisation à deux vitesses entre les employés et les invités à bord du train. "Tout le monde va être indemnisé selon les mêmes règles, alors que les gens étaient dans des situations différentes", a réagi Stéphane Gicquel, secrétaire général de la fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs (FENVAC).
"Personne ne sera laissé de côté sur le plan de l'indemnisation." Stéphane Gicquel s'est également réjoui de l'attitude de la compagnie ferroviaire, qui a "dit clairement que les victimes devaient prendre un avocat et que [leurs] honoraires seraient supportés par la SNCF". Selon le secrétaire général de la FENVAC, cela permettra aux victimes "d'aborder cette phase complexe de l'indemnisation dans les meilleures conditions".
Freinage tardif. Enfin, la SNCF a également expliqué les causes de l’accident, schéma à l'appui. Le conducteur a freiné trop tard et le train circulait donc à une vitesse excessive. Pour le reste, l’enquête judiciaire établira les responsabilités. D’ailleurs, certaines familles hésitent encore à se porter partie civile afin d’avoir accès à toutes les pièces du dossier.