Des heurts ont éclaté jeudi soir en marge du conseil municipal de Beaumont-sur-Oise dans le Val-d'Oise et dans le quartier Boyenval, d'où était originaire Adama Traoré. Deux personnes ont été interpellées, a-t-on appris de sources concordantes. Le décès d'Adama Traoré fin juillet après son interpellation par les gendarmes avait entraîné des échauffourées dans le Val-d'Oise.
Menaces de mort. À l'ordre du jour du conseil municipal figurait le vote de la prise en charge des frais de justice de la maire, "qui a déposé plainte car elle fait l'objet depuis plusieurs semaines de menaces de mort, d'intimidation et d'insultes", a dit le directeur de cabinet de la préfecture, Jean-Simon Mérandat.
Retour au calme vers minuit trente. Vers 21h15, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées près de la mairie. En parallèle, une quarantaine d'autres se réunissaient dans le quartier de Boyenval, où vit la famille du jeune homme de 24 ans mort en juillet dernier lors de son interpellation par les gendarmes, a relaté une source proche de l'enquête. Les heurts ont éclaté sur ces deux sites. Devant la mairie, une policière municipale qui tentait d'empêcher les manifestants de pénétrer dans la salle du conseil municipal "a reçu plusieurs coups au visage". Elle s'est vu prescrire 8 jours d'ITT. Dans le quartier de Boyenval, les militaires de la gendarmerie ont essuyé des tirs de mortiers et d'engins incendiaires, avant un retour au calme vers minuit trente, selon cette même source.
Une bavure ? Qualifiée de "bavure" policière par son entourage, la mort d'Adama Traoré, le 19 juillet, avait entraîné plusieurs nuits de violences à Beaumont-sur-Oise, d'où il était originaire, et dans les communes alentours. Malgré deux autopsies, la cause de la mort du jeune homme n'a pu être établie avec certitude. Elles ont toutefois mis en évidence notamment un "syndrome asphyxique".