Le beau-père du petit Tony comparaissait mardi matin devant les assises de la Marne dans le cadre d'une affaire datant de 2016. Il est soupçonné d'avoir provoqué la mort de Tony, 3 ans, décédé à son arrivée aux urgences pédiatriques de Reims après avoir été secouru par les pompiers. Les médecins avaient remarqué des traces de coups sur tout le corps de l'enfant. La mère est également poursuivie dans cette affaire pour non-assistance à personne en danger.
"On est devenu certainement plus fermes"
Mais le procès a finalement été renvoyé en 2021 à la demande des trois avocats de la défense. Ils ont quitté la salle devant des dizaines de confrères arborant un rabat rouge en signe de contestation contre la réforme des retraites.
Le barreau de #Reims qui a voté hier matin le prolongement du mouvement de #grève jusqu’au lundi 17 février inclus s’est massé dans la salle des assises de la #Marne#Tony
— Marion Dubreuil (@MarionDub) February 11, 2020
"Même si c'est douloureux de ne pas assister un client, nous en sommes contraints. Mon client, de toute façon, je l'avais prévenu. Il est pour lui hors de question qu'un autre conseil l'assiste dans le cadre de cette affaire-là", explique à Europe 1 David Scribe, l'avocat de l'accusé. "C'est une affaire douloureuse, compliquée. Je n'ai pas plaidé un dossier depuis six semaines, que ce soit un conseil des prud'hommes, un tribunal correctionnel ou une cour d'assises. On est devenu certainement un peu plus fermes aujourd’hui, parce que du côté du gouvernement [on] reste à ne rien entendre, donc on est obligé de devenir plus fermes."
« Je suis d’accord avec mon avocat je ne répond à aucune question », explique le principal accusé dans le box #Tony#Reims
— Marion Dubreuil (@MarionDub) February 11, 2020
"Ce que nous avons à défendre est dérisoire par rapport aux enjeux de cette affaire"
Sur les bancs des parties civiles, la demande de renvoi n'a pas fait l'unanimité. Rodolphe Constantino, avocat de l'association Enfance et partage y était opposé : "Je pense que confondre un tribunal et une tribune dans un dossier comme celui-là devient un problème pour les justiciables. Je comprends parfaitement ce qui anime nos confrères et c'est vrai que cette profession est menacée, mais pour autant ce que nous avons à défendre est dérisoire par rapport aux enjeux de cette affaire".
Les accusés vont donc devoir attendre encore un an pour être jugés : une attente en prison pour le beau-père et en liberté pour la mère de Tony. Celle-ci s'est effondrée à la fin de l’audience.
Pour le bâtonnier de Reims, le délai d'un an illustre le fait que le gouvernement ne donne pas à la justice les moyens de fonctionner correctement.