Plus de deux ans après la disparition de Fiona, la juge d'instruction en charge du dossier à Clermont-Ferrand, a décidé, le 22 octobre dernier, de renvoyer la mère de la fillette de 5 ans ainsi que son beau-père devant une cour d'assises, selon les informations du Parisien.
Ils encourent 30 ans de réclusion criminelle. En l'état, Cécile Bourgeon, 28 ans, et son compagnon, Berkane Makhlouf, 34 ans, devront répondre de "coups mortels" sur mineur de 15 ans, par personne ayant autorité ou par ascendant, agissant en réunion. Une décision conforme aux réquisitions prises par le procureur de la République de Clermont-Ferrand en aout dernier. Incarcérés depuis octobre 2013, tous deux risquent jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle. Le corps de la fillette reste quant à lui introuvable. Les avocats de Cécile Bourgeon ont d'ores et déjà fait appel de cette décision. La défense de Berkane Makhlouf devrait suivre.
Des faits requalifiés progressivement. Selon la magistrate, "Fiona a été victime non d'un fait isolé de violences", mais d'un "enchaînement fatal" de violences "sur plusieurs jours", "et auquel chacun des deux mis en examen a délibérément participé". Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf avaient été, dans un premier temps, mis en examen pour "violences volontaires sur mineure de moins de 15 ans par ascendant, ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner".
Mais en octobre 2013, puis en janvier 2015, le parquet avait successivement requalifié les faits en "coups mortels aggravés" puis en violences "en réunion", une circonstance aggravante.
Une mort violente maquillée en disparition. Fiona, fillette âgé de cinq ans, avait disparu le 12 mai 2013 dans un parc de la capitale auvergnate. A l'époque, un important dispositif de recherches avait déployé sur la zone de la disparition. Les autorités avaient lancé ses appels à témoins, relayés dans les médias. Mais après quatre mois de mensonges sur le sort de la fillette, le couple avait finalement avoué la mort de petite fille en septembre 2013.
Cecile Bourgeon et Berkane Makhlouf avaient tous deux déclaré l’avoir enterrée nue, en présence de sa petite sœur Eva, à la lisière d'une forêt. Depuis, chacun se renvoie la responsabilité des coups portés à l'enfant, qui auraient pu causer sa mort. Malgré trois importantes fouilles et des repérages aériens sur le lieu de l'enfouissement du corps selon les déclarations du couple, autour du lac d'Aydat dans le Puy-de-Dôme, à une vingtaine de kilomètres au sud de Clermont-Ferrand, le corps de la fillette n'a jamais été retrouvé.