Murielle Bolle, témoin clé dans l'affaire Grégory en 1984, incarcérée depuis la semaine dernière à la maison d'arrêt de Dijon, a entamé jeudi une grève de la faim. "Elle est menacée de mort, elle est à l'isolement mais elle n'en peut plus. Elle vit un cauchemar ! Elle clame son innocence. Comme elle, nous demandons une confrontation avec son cousin le plus vite possible. Pour protester, Murielle Bolle a débuté ce jour une grève de la faim...", a indiqué à l'AFP l'un de ses avocats Me Christophe Ballorin, confirmant une information du Bien Public.
Murielle Bolle a été placée à l'isolement pour sa propre protection. "Elle ne peut pas sortir : ce sont des insultes, des cris de haine, des menaces de mort", décrit Me Ballorin, selon lequel "elle ne peut pas ouvrir sa fenêtre, alors qu'il fait chaud", sous peine de recevoir des verres d'eau des occupants de la cellule du dessus.
Mise en examen pour enlèvement. Sa rétractation éclair, il y a plus de 32 ans, après son témoignage accablant Bernard Laroche pour le rapt du garçon de quatre ans retrouvé mort dans la Vologne, est au cœur des investigations. Selon l'accusation, qui se base notamment sur un nouveau témoignage émanant d'un cousin, celle qui avait 15 ans à l'époque a été violentée par sa famille après l'inculpation de Laroche, ce qui serait à l'origine de sa volte-face.
Demande de confrontation. "Nous demandons au plus vite la confrontation avec le cousin", dont le témoignage est "un tissu d'inepties", a expliqué jeudi Me Ballorin, qui compte demander dans la foulée la remise en liberté de sa cliente. "C'est un mythomane, nous avons des éléments objectifs" pour le prouver, a-t-il assuré. L'un de ces éléments porte notamment sur la présence, selon ce témoin, lors de cette fameuse soirée où Murielle Bolle aurait été malmenée d'un avocat décédé depuis, Me Paul Prompt. La défense assure pouvoir démontrer qu'il ne pouvait être là.
A la mi-juin, l'arrestation de Marcel et Jacqueline Jacob, grand-oncle et grand-tante de Grégory, avait relancé spectaculairement ce dossier des plus énigmatiques. Soupçonnés d'être les fameux "corbeaux" de l'affaire et mis en examen pour enlèvement et séquestration suivie de mort, les deux septuagénaires, jamais inquiétés jusqu'alors, ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire strict.