Affaire LSK : quelle est cette nouvelle affaire DSK ?

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M-.A.B. avec AFP , modifié à

Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire contre l'ancien patron pour "escroquerie" en lien avec son ancienne société d'investissement luxembourgeoise.

Après le Carlton et le Sofitel, Dominique Strauss-Kahn se retrouve une nouvelle fois dans le viseur de la justice. Une enquête préliminaire a été ouverte en juillet par le parquet de Paris pour escroquerie et abus de biens sociaux en lien avec son ancienne société d'investissement luxembourgeoise en faillite, LSK, ont révélé vendredi France Inter et Le Parisien Magazine. Sur quoi porte cette nouvelle affaire ? 

LSK : Leyne et Strauss-Kahn. La société LSK est née de l'association de deux hommes, Dominique Strauss Kahn et un homme d'affaires franco israélien, Thierry Leyne, le L de LSK, fondateur et dirigeant du groupe. C'est une série de plaintes, déposées contre l'ancien président du FMI, qui est à l'origine de l'ouverture de cette enquête préliminaire par le parquet de Paris.

Quelle est l'origine de cette enquête ? C'est une plainte déposée le 30 juin dernier par le business man français Jean-François Ott qui est à l'origine de de cette affaire. Ce dernier explique avoir investi dans cette société en souscrivant une augmentation de son capital à hauteur de 500.000 euros. L'homme est persuadé qu'on lui a présenté une situation financière de LSK qui n'était pas conforme à la réalité, avant qu'il ne se décide à investir.

L'homme d'affaires a donc porté plainte pour "escroquerie", "abus de biens sociaux" et "faux" contre les anciens administrateurs de LSK, dont Dominique Strauss-Kahn. La plainte d'un ancien banquier macédonien, désormais propriétaire de vignobles, pourrait être jointe à la procédure.

Quels sont les faits visés ? La société était en fait dans une très mauvaise situation avant même que l'ancien patron du FMI y prenne part. A l'été 2013, un mois avant son entrée dans la société elle affiche déjà une perte de 13 millions d'euros. Sa principale filiale, Assya Luxembourg, a du mal à payer ses notes de téléphone, d'électricité, de fournitures de bureau et les salaires de ses employés.

Pire encore, les pratiques d'Assya s'avèrent plus que douteuse. Les dossiers des clients ? Ils sont incomplets et à peine classés dans de simples dossiers papiers quand l'ensemble devait être informatisé. Et sur le marché ? "Plutôt que de placer l'argent des clients, Assya Luxembourg outrepasse ses mandats de gestion et l'investit en partie dans des actions 'maisons'. En clair: elle rachète les titres de ses filiales pour en faire monter artificiellement le cours", révèle l'enquête de France Inter. Au final, LSK a laissé un passif de près de 100 millions d'euros et un total de 150 créanciers, dont le fisc luxembourgeois.

DSK était-il au courant ? En prenant la tête du groupe en 2013, Dominique Strauss-Kahn avait pour projet de le transformer en un fonds spéculatif de 2 milliards de dollars. Sauf que la société a été déclarée en faillite en novembre 2014, quelques semaines après le suicide de Thierry Leyne, à Tel Aviv. DSK avait quitté la présidence du groupe quelques jours avant cette mort.

L'ancien directeur général du FMI avait expliqué au Parisien, le 30 octobre 2014, que son ex-associé "avait contracté une série d'emprunts excessifs". Il avait aussi admis qu'il était au courant de la "réputation contrastée" de son associé, mais expliqué avoir été attiré par le fait que l'homme d'affaires "avait fait dans le passé de très belles opérations". Toutefois, selon son avocat, DSK  n'avait pas de "rôle opérationnel" dans le groupe et a lui-même été trompé.