Pour la première fois depuis le début de son procès, Jean-Marc Reiser va pouvoir s’exprimer ce vendredi devant la Cour d’assises du Bas-Rhin, à Strasbourg. Poursuivi pour l’assassinat d’une jeune étudiante, Sophie Le Tan, le 7 septembre 2018, il va répondre aux questions de la Cour et tenter de prouver que son crime n’était pas prémédité.
"Il est très pressé de pouvoir s’expliquer"
Le procès de Jean-Marc Reiser, accusé de l’assassinat de Sophie Le Tan en septembre 2018, se poursuit aux assises du Bas-Rhin, à Strasbourg. Ce vendredi après-midi sera un moment clé : l’homme de 61 ans au lourd passé judiciaire va être interrogé sur les faits. Il avait fini, après avoir longtemps nié, par avouer avoir tué l’étudiante chez lui, lors d’une visite d’appartement, mais il réfute toujours toute idée de préméditation. Ce sera la première fois qu’il prendra la parole sur la longueur.
Depuis quatre jours, dans son box, Jean-Marc Reiser doit écouter sans pouvoir intervenir. Une véritable épreuve de patience, pour cet homme de 61 ans qui a hâte de pouvoir s’exprimer. "Je l’ai senti frustré d’être en quelque sorte réduit à un silence", confirme l’un de ses avocats, Me Francis Metzger. "Vous avez peut-être relevé qu’il écrit, qu’il nous passe des feuillets, des réflexions, des observations. Il est très pressé de pouvoir s’expliquer".
"Un joueur d’échec qui a toujours deux ou trois coups d’avance"
Jean-Marc Reiser va notamment devoir s’expliquer sur les huit lignes téléphoniques qu’il possédait, ainsi que ses nombreux pseudos sur Internet, les différentes annonces d’appartement postées en ligne les semaines précédant la mort de Sophie. Le nettoyage extrêmement méticuleux de son appartement après le crime et la façon dont il a démembré le corps de la jeune fille.
Ces derniers jours, les anciennes compagnes de Jean-Marc Reiser et les psychologues ont décrit un homme très cultivé, intelligent, rusé, un "joueur d’échec qui a toujours deux ou trois coups d’avance". Quelqu’un de violent, qui ne supporte pas la contrariété et le rejet des femmes. Il veut tout contrôler, évite les questions qui le dérangent. Alors comment va-t-il se comporter lors de cet interrogatoire, lui qui connaît le dossier par cœur et qui chipote sur les détails ?
Les proches de Sophie Le Tan n’attendent en tout cas rien de Jean-Marc Reiser. Sinon, peut-être un mot : pardon.