Répondant à un appel lancé sur les réseaux sociaux par des mouvements antifascistes, des lycéens de région parisienne ont entrepris de bloquer leurs établissements, jeudi matin, pour clamer leur colère face aux violences policières et soutenir Théo, victime d'un viol présumé à la matraque lors d'une interpellation début février. Seize lycées ont été bloqués jeudi matin en région parisienne, alors que des heurts ont éclaté en marge d'un rassemblement place de la Nation, à Paris.
Les principales informations à retenir
- Seize lycées parisiens ont été bloqués jeudi matin, en soutien à Théo.
- Une manifestation a rassemblé plusieurs centaines de lycéens, place de la Nation à Paris.
- 40 personnes ont été interpellées au total.
Des heurts place de la Nation. Entre 800 et 1.000 manifestants se sont rassemblés jeudi sur la place de la Nation à l'appel de mouvements antifascistes. Leur dispersion était complète en début d'après-midi sous une pluie fine, et la circulation avait repris. Des heurts ont cependant éclaté en marge de ce rassemblement. Selon la préfecture de police, 28 personnes ont été interpellées et placées en garde à vue à Paris, en marge de cette manifestation non déclarée mais aussi pour des dégradations devant des lycées.
Douze autres ont été interpellés dans les Hauts-de-Seine pour dégradations, "attroupement pour préparer des violences" ou jets de projectiles à l'issue de rassemblements ou devant des lycées perturbés, selon des sources policières : sept à Colombes, quatre à Clichy et un jeune homme de 18 ans à Gennevilliers.
1ers blocages à Nation. Rassemblement de lycéens #blocuspourtheopic.twitter.com/09mx7nK1lj
— Aurélien Fleurot (@afleurot) 23 février 2017
Des lycées bloqués. A Paris, sous le mot d'ordre "blocus pour Théo", seize lycées ont été totalement bloqués jeudi matin et douze autres partiellement, selon le rectorat de Paris. Devant l'entrée de plusieurs établissements, des poubelles ont été rassemblées, certaines incendiées, entraînant l'intervention des pompiers. Le rectorat a fait état de départs de feu devant trois établissements.
Des rassemblements ont également été organisés en banlieue parisienne, et plusieurs lycées perturbés ou bloqués. Selon la police des Hauts-de-Seine, neuf jeunes ont été interpellés jeudi dans le département. Huit mineurs, interpellés mercredi lors d'une manifestation devant un lycée à Clichy, devaient être mis en examen, selon le parquet.
#BlocusPourTheo - Plusieurs blocages dans des lycées à Paris. Intervention police Lycee Voltaire (11eme). Jets de projectiles et lacrymo. pic.twitter.com/ocIWfpF1pF
— Remy Buisine (@RemyBuisine) 23 février 2017
Un proviseur blessé dans le 12ème. Le recteur d'académie, Gilles Pécout, a annoncé que le proviseur adjoint du lycée Elisa Lemonnier, dans le 12ème arrondissement, avait été blessé par le jet d'un extincteur par un manifestant alors que l'établissement était bloqué. Une plainte a été déposée, précise-t-il dans un communiqué, en assurant qu'"à chaque fois que cela sera nécessaire, des sanctions seront prises et un dépôt de plainte effectué".
Des tensions à Montpellier. A Montpellier, quelques incidents ont éclaté en marge d'un cortège regroupant quelque 200 lycéens, selon une source policière. Après avoir déambulé en ville, des "éléments qui semblent être extérieurs" aux lycées "ont dégradé des véhicules de particuliers", commettant des vols à l'intérieur de voitures, a-t-elle expliqué. La police a fait usage de gaz lacrymogènes et une personne a été interpellée pour un feu de poubelles.
Bruno Le Roux appelle au calme. Mercredi, la préfecture de police a rappelé qu'elle n'avait reçu aucune déclaration de manifestation et que la responsabilité pénale de ceux qui y prenaient part était donc engagée. Valérie Pécresse, la présidente LR d’Île-de-France, a "condamné" dans un tweet "les blocages de lycées à Paris". "Je demande au gouvernement de sécuriser leurs abords, de protéger lycéens, enseignants et agents", écrit-elle.
Le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux a de son côté lancé un "appel au calme". Les lycéens qui manifestent sont "calmes, ont envie de faire entendre leur voix", mais un "certain nombre de ceux qui rejoignent ces manifestations ont pour objectif de casser, mais bien entendu nous ne laisserons pas faire", a déclaré le ministre.