La justice a décidé vendredi de poursuivre l'enquête visant l'ex-espoir du cinéma Gérald Thomassin, soupçonné du meurtre d'une postière dans l'Ain en 2008, en désignant deux nouveaux juges d'instruction et en revenant sur son renvoi devant les assises, a-t-on appris de source judiciaire.
Il crie son innocence. Celui qui fut récompensé par un César dans la catégorie "espoirs" en 1991 pour son rôle dans Le Petit Criminel de Jacques Doillon, crie son innocence en dépit de troublants aveux téléphoniques à des proches qui lui avaient valu en 2013 une mise en examen pour "vol avec arme et meurtre sur personne chargée d'une mission de service public". Saisie par la défense de l'ancien comédien qui, au fil des années, a basculé dans la marginalité, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Lyon a infirmé l'ordonnance de mise en accusation prise cet été par une juge d'instruction de Bourg-en-Bresse à l'encontre de Thomassin et "ordonné la poursuite de l'information", a indiqué la source judiciaire.
Investigations complémentaires. L'enquête va donc se poursuivre mais à Lyon et non plus à Bourg-en-Bresse, puisque les magistrats de la cour d'appel ont désigné deux juges d'instruction du tribunal de grande instance de Lyon. "Au vu des écoutes, il est apparu nécessaire de procéder à des investigations complémentaires", a commenté la source judiciaire. Dans une conversation avec son frère, Thomassin devenu marginal et souffrant d'addiction aux drogues et à l'alcool, avait reconnu être l'auteur du meurtre en 2008 de Catherine Burgod dont le corps avait été découvert, lardé de 28 coups de couteau. Déjà placé en garde à vue en janvier 2009 dans le cadre de cette enquête, Gérald Thomassin avait été relâché, faute de preuves.
"J'étais bourré". Ses aveux téléphoniques dans lesquels il confessait "Je vais aller dire que c'est moi qui l'ai tuée", avaient précipité une nouvelle interpellation mais selon sa défense, ces déclarations sont à mettre au crédit d'un homme excédé et probablement ivre. "J'étais bourré et j'appelle mon frère en disant que j'allais dire que c'était moi, parce qu'ils me pétaient les c...", s'est-il justifié dans un entretien au Progrès en octobre 2015.
Remis en liberté en 2015 après deux ans de détention provisoire, Gérald Thomassin était retourné en prison après avoir brisé son bracelet électronique. Les magistrats de la cour d'appel de Lyon ont décidé de son maintien en détention jusqu'à nouvel ordre.