Le parquet de Paris a requis lundi le renvoi de 13 adolescents en procès, dont six pour une "tentative de meurtre" sur le jeune Yuriy qui avait suscité un émoi national mi-janvier 2021 sur fond de soupçons de "guerre de bandes", a appris l'AFP vendredi de source proche du dossier. Dans le détail, le ministère public demande le procès devant la cour d'assises des mineurs de Paris de sept mineurs de 16 à 17 ans au moment des faits et de deux majeurs.
Le parquet demande également que quatre autres mineurs âgés de 14 à 15 ans lors de cette agression comparaissent devant le tribunal pour enfants statuant en matière criminelle. La décision finale sur des renvois en procès revient à la juge d'instruction saisie.
Aucun des mis en cause n'a déjà été condamné
Aucun de ces mis en cause, présumés innocents, n'a jamais été condamné par la justice, selon les réquisitions du parquet dont l'AFP a eu connaissance. La grande majorité d'entre eux est décrite comme ayant eu jusque-là des adolescences sans histoires, des cadres familiaux soudés et pas d'antécédent pénal.
Yuriy, collégien qui allait fêter ses 15 ans, né en Ukraine en 2006, avait été conduit à l'hôpital dans un état grave après avoir été roué de coups dans la soirée du 15 janvier 2021, alors qu'il se trouvait avec des amis sur la dalle de Beaugrenelle, le toit aménagé d'un centre commercial du XVe arrondissement de la capitale. Son agression, documentée sur une vidéo, avait été largement attribuée à un règlement de comptes entre bandes rivales sur fond de provocations sur les réseaux sociaux.
Une vague de soutiens pour le collégiens
La diffusion sur ces réseaux le 22 janvier d'une vingtaine de secondes d'images de son agression avait suscité de nombreuses réactions, aussi bien du président Emmanuel Macron que du footballeur Antoine Griezmann. Dans ses réquisitions, le parquet indique que ces faits s'inscrivent dans "un conflit exacerbé entre des jeunes résidant à Vanves dans les Haut-de-Seine et d'autres résidant dans le XVe arrondissement faisant partie d'un groupe surnommé 'RD4'", lié à Yuriy.
"Le regroupement" des premiers, "préalablement munis de couteaux, marteau, de répliques d'arme de poing et qui se sont mis en scène en postant des photographies sur les réseaux sociaux, ne peut s'analyser qu'en une volonté de commettre des violences et de se faire vengeance" écrit la cheffe de la section mineurs du parquet de Paris. Nombre de mis en cause ont concédé qu'ils se sont déplacés sur la dalle pour des représailles, sans intention de tuer, aux violences subies par un autre mineur, demi-frère de l'un des mis en cause, au même endroit le 10 janvier.
Si Yuriy était présent lors de cette première agression, il n'est pas mis en examen dans l'information judiciaire distincte sur ces faits, a indiqué une source judiciaire à l'AFP.