Depuis plusieurs jours, de nombreux maires sont victimes d'agressions un peu partout en France. Philippe Becheau, l’édile de Saint-Philippe-d’Aiguille, près de Libourne, a été frappé au visage la semaine dernière, dans une affaire de tapage nocturne. Le maire de Croisiy, dans le Pas-de-Calais, a dû aller à l’hôpital après s'être fait bousculer. À Portbail, dans la Manche, l'élu, qui informait des campeurs qu'ils n'avaient pas le droit de s'installer sur la plage, a reçu des coups. Une succession de faits divers qui a suscité la colère de Karl Olive, maire Divers droite de Poissy, invité jeudi de la matinale d'Europe 1. "Quand on commence à banaliser la violence, les insultes et les attaques contre les élus de France, on ne fragilise pas seulement les maires, mais on abîme tout simplement la République et on fragilise notre pays", a-t-il déclaré.
"Un signal de laxisme à nos administrés et d'impunité à ces voyous qui n'attendent que cela"
Selon l'élu, "la justice n'a pas suffisamment de moyens pour pouvoir être efficace". Karl Olive base son constat sur le fait que lorsque des délinquants sont interpellés, "il peut se passer des années avant leur jugement". Un retard qui envoie selon l'édile "un signal de laxisme à nos administrés et d'impunité à ces voyous qui n'attendent que cela", regrette le maire de Poissy.
"Si on ne change pas radicalement de logiciel pour faire comprendre à ces délinquants que l'autorité, c'est l'autorité de la République, alors on perdra une bataille qui depuis plusieurs années est loin d'être gagnée", prévient Karl Olive, qui soutient que lorsque la réponse de la justice "n'est pas à la hauteur de l'attaque, on fragilise notre démocratie". L'élu souhaite qu'après des agressions de maires, il y ait "une réponse pénale rapide, efficace et proportionnée à ce qu'il s'est passé en amont".
Augmenter les amendes, mettre en place des TIG
Karl Olive propose par exemple de multiplier le montant des amendes, mais surtout développer le travail d’intérêt général pour les coupables, chose permise par la loi. "Mais encore faut-il que la justice ait des moyens !" martèle l'élu. Depuis le début de l'année 2020, l'Association des maires de France a recensé 233 cas d'agressions. En 2018, 361 élus avaient été agressés. Au micro d'Europe 1 dimanche, le sénateur LR Philippe Bas expliquait pourquoi il a demandé au gouvernement un plan pour la sécurité des élus. Il réclame lui aussi des instructions plus sévères.