Un juge de République dominicaine a ordonné jeudi soir le placement en détention provisoire, pour trois mois, du Français Christophe Naudin, pour son implication dans l'évasion des deux pilotes français de l'affaire "Air Cocaïne". "Nous n'avons pas d'autre option", a déclaré le magistrat Alejandro Vargas, reprenant les arguments du procureur sur les risques de fuite de l'accusé.
"Risques de fuite". Un peu plus tôt dans la journée, le ministère public dominicain avait requis un an de détention provisoire à l'encontre du Français, extradé d'Egypte vers la République dominicaine dans la nuit de jeudi à vendredi dernier. Le procureur avait évoqué un dossier "complexe" et des risques de fuite de l'accusé. "Il n'y a pas le moindre risque de fuite", a pourtant assuré, dans des déclarations rapportées par les médias locaux, l'ambassadeur de France en République dominicaine, José Gomez. L'avocat du Français, Miguel Valerio, avait demandé la remise en liberté de son client et l'abandon des charges pesant contre lui pour violation supposée de la Convention de Palerme des Nations unies sur le crime transnational.
10 à 15 ans encourus. Depuis son extradition d'Egypte, la semaine dernière, Christophe Naudin est détenu au Palais de justice de Saint-Domingue. Le Français encourt 10 à 15 ans de prison pour association de malfaiteurs et trafic de migrants. La République dominicaine avait émis un mandat d'arrêt fin novembre contre ce criminologue et spécialiste de la sûreté aérienne pour sa participation à l'évasion des pilotes français Pascal Fauret et Bruno Odos, condamnés à 20 ans de prison pour trafic de drogue.
La famille de Christophe Naudin craint que les dominicains cherchent à se venger de l'évasion des pilotes et condamnent le Français à la peine la plus lourde possible. Si les proches n'osent pas croire que les juges puissent aussi accuser Christophe Naudin de trafic de drogue, l'inquiétude est présente. Les deux pilotes avaient été arrêtés en mars 2013 par les autorités dominicaines, aux commandes d'un avion de location chargé de valises contenant 680 kg de cocaïne. Anciens militaires reconvertis dans l'aviation d'affaires, ils ont toujours clamé leur innocence et ont fui vers la France le 28 octobre, alors qu'ils attendaient l'examen de leur appel. Leur condamnation a été confirmée en appel le 11 février par la justice dominicaine.