Le Français Christophe Naudin, extradé d'Egypte, est arrivé dans la nuit de jeudi à vendredi en République dominicaine. Il doit y être mis en examen pour "association de malfaiteurs et trafic de migrants" après son implication dans l'évasion de deux pilotes français condamnés localement pour trafic de drogue, ont indiqué les autorités judiciaires.
Les principales infos à retenir
Christophe Naudin est arrivé au petit matin à Saint-Domingue.
Il encourt au moins dix ans de prison.
"On sait qu'il n'y a pas de justice là-bas", déplore sa femme.
Il a atterri à Saint-Domingue. "L'avion (qui transporte Naudin) a atterri, je viens d'en être informée", a déclaré à la presse Tessy Sanchez, responsable de la communication du Procureur général de la République, à 00h25 locale (5h25 en France) devant le Palais de justice de Saint-Domingue. Christophe Naudin y sera transféré depuis l'aéroport international de la capitale dominicaine.
Association de malfaiteurs et trafic de migrants. Dans les 48 heures suivant son arrivée, Christophe Naudin sera présenté devant un juge, qui le mettra en examen pour association de malfaiteurs et trafic de migrants. Des délits pour lesquels il encourt au moins dix ans de prison, a indiqué le procureur dominicain Francisco Dominguez aux journalistes.
Evasion. La République dominicaine l'accuse, comme il l'a reconnu lui-même, d'avoir participé à l'évasion des deux pilotes français Pascal Fauret et Bruno Odos en octobre 2015. Ces deux pilotes d'avion français avaient préalablement été condamnés par la justice dominicaine à 20 ans de prison pour trafic de drogue dans l'affaire "Air cocaïne".
Mandat d'arrêt. En novembre, l'île avait lancé un mandat d'arrêt international contre ce criminologue et spécialiste de la sécurité aérienne. Le 4 février dernier, il avait été arrêté en Egypte. Samedi 27 février, le parquet égyptien avait ordonné son extradition, au grand dam de son épouse. "La République dominicaine a déjà annoncé qu'il allait être condamné. On sait qu'il n'y a pas de justice là-bas, la France le sait, on l'a laissé partir", a déploré Michèle Naudin.
Un autre mandat d'arrêt, également émis fin novembre par la République dominicaine, vise le député européen Aymeric Chauprade et Pierre Malinowski, qui était alors assistant parlementaire à Strasbourg d'Aymeric Chauprade et de l'ancien président du Front national (extrême droite) Jean-Marie Le Pen, pour leur implication présumée dans l'évasion.