"Ce ne sont pas des fugitifs", a assuré sur Europe 1 leur avocat Jean Reinhart, après l'annonce, lundi soir, de l'exfiltration de Pascal Fauret et Bruno Odos. Les deux Français ont été condamnés en août dernier, par Saint-Domingue, à 20 ans de prison pour trafic de cocaïne. Deux autres Français mêlés à cette affaire dite "d'Air Cocaïne", condamnés à la même peine, sont, eux, toujours retenus en République dominicaine.
>> mise à jour, le 27/10/2015 à 19 heures : La République dominicaine a annoncé mardi son intention de lancer un mandat d'arrêt international contre les deux pilotes français.
Ils veulent être entendus "rapidement" par la justice française. Aujourd'hui réfugiés auprès de leur famille en France, les deux pilotes d'avion veulent désormais être entendus par la justice de leur pays. Une enquête française avait en effet été ouverte après l'interception dans la nuit du 19 au 20 mars 2013, en République Dominicaine, d'un Falcon 50, chargé avec 680kg de cocaïne en soute. Dans ce volet marseillais, dix personnes sont mises en examen notamment pour importation de stupéfiants en bande organisée, dont Pascal Fauret et Bruno Odos.
"Dans l'heure", dans le bureau de la juge. Me Reinhart a demandé à ce que Pascal Fauret et son copilote Bruno Odos, tous deux anciens militaires, puissent être entendus rapidement" par la juge d'instruction chargée à Marseille de l'enquête française. Interrogé sur Europe 1, l'avocat des deux hommes a même lancé : "Dès que la juge me dit 'je veux les voir', ils seront bien évidemment dans l'heure, ou les deux heures, dans le bureau du juge". "Mon réflexe c'est de retourner dans mon pays", pour "m'exprimer" devant la justice a d'ailleurs déclaré le pilote Pascal Fauret, lors d'une conférence donnée au cabinet d'Eric Dupond-Moretti.
Le parquet de Marseille a confirmé cette information : "Leur avocat a pris contact avec la juge d'instruction". "Des décisions sont en gestation, je m'exprimerai quand elles seront prises", a ajouté le procureur Brice Robin.
Pas d'extradition. S'il existe une convention d'extradition entre la République dominicaine et la France, depuis mars 2000, les deux pilotes ne risquent rien tant qu'ils restent dans l'Hexagone et ce, malgré le mandat d'arrêt international lancé contre eux par Saint-Domingue. En effet, "la France n'extrade pas ses ressortissants", a expliqué Jean Reinhart, c'est une règle.
Mercredi matin sur RTL, le porte-parole du gouvernement a d'ailleurs rappelé ce point, en déclarant : "La France appliquera les règles de droit. Nous n'extradons pas des citoyens français lorsqu'ils sont sur notre sol". En revanche, si les pilotes franchissent une frontière, même au sein de l'Union européenne, le mandat d'arrêt international sera exécuté, et ils risqueront l'extradition.
Une République "où la justice n'existe pas". "Je suis ravie que les pilotes, qui sont innocents, puissent se faire entendre en France et non pas dans une République entre guillemets où la justice n'existe pas", a commenté pour sa part, la tante de Sabine Fauret, l'épouse du pilote.