Le 16 décembre dernier, des chasseurs ont retrouvé leurs chiens de chasse, abattus par balles, sur le terrain d'une communauté agricole vivant en quasi-autarcie. Les membres de cette dernière, auteurs des tirs, déclarent avoir voulu défendre leurs cochons, laissés en liberté. Plusieurs plaintes ont été déposées.
Un acte de barbarie ? Samedi dernier, le village de Chanéac, en Ardèche, a été le témoin d'un triste conflit entre des chasseurs et des membres de la communauté Longo Maï, une communauté héritière de celle fondée dans les années 70 par Pierre Conty, surnommé "le tueur fou" et condamné à mort en 1980 pour un triple meurtre. Selon un communiqué de la fédération départementale des chasseurs de l'Ardèche publié lundi, sept chiens de chasse ont été abattus par des membres de cette communauté. Face à cet acte, plusieurs plaintes ont été déposées par l'association des chasseurs. Mais comment cela a-t-il pu arriver ?
Abattus d'une balle entre les deux yeux
Une partie de chasse fatale pour les sept chiens. Lors d'une battue au sanglier, les chiens ont été attirés par la présence de gibiers avant de les poursuivre sur un terrain appartenant à la communauté Longo Maï. Et, selon les premiers éléments de l'enquête, une vingtaine de coups de feu auraient été tirés avant que les chiens soient retrouvés abattus d'une "balle entre les deux yeux". "Les gens de la communauté nous ont raconté que les chiens allaient s'en prendre aux cochons qu'ils élèvent", précise, dans Le Dauphiné Libéré , l'un des deux propriétaires des chiens tués. Un acte que dénonce délibérément la fédération départementale des chasseurs de l'Ardèche. Le communiqué, publié lundi, parle d'une "mise à mort avec une cruauté indescriptible".
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Si les chasseurs ont conscience que les chiens n'avaient pas à pénétrer dans la propriété de la communauté Longo Maï, installée au milieu de 100 hectares de forêt au lieu-dit Treynas, ils dénoncent tout de même un déferlement de violence. Des accusations dont se défend la communauté. Pour elle, les membres ont cherché à défendre leurs cochons laissés en liberté. Ces derniers auraient été pris pour cible par la meute, décrite comme "incontrôlable". Et, selon la communauté, les chasseurs auraient mis plus d'une heure à venir récupérer les chiens. Mais pour l'un des chasseurs, interrogé par Le Dauphiné Libéré, "le terrain n'est pas clôturé, c'est la campagne, on ne peut pas faire comprendre aux chiens qu'ils ne doivent pas dépasser un endroit".
La communauté déjà connue pour des dérives sectaires
Ce n'est pas la première fois que la communauté en question fait l'objet d'accusations de dérives sectaires. Selon un communiqué de la fédération départementale des chasseurs Ardéchois, les chasseurs ont déjà rencontré des problèmes avec "ces personnes", dès lors que "leurs chiens s'approchent de ce territoire". Après la dernière altercation entre les deux groupes, l'un des membres de Longo Maï aurait menacé de tuer les chiens de chasse. Une menace mise à exécution.
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Face à de tels actes, la Fondation Brigitte Bardot prend la défense des chasseurs. "Si les chasseurs sont incapables d'encadrer leurs chiens, d'où leur lobby pour maintenir l'utilisation des colliers à décharge électrique, cela ne justifie par l'abattage de ces sept chiens dans leur traque. La fondation est prête à appuyer la plainte", a affirmé Christophe Marie, directeur adjoint et porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot.