Un réseau d'escrocs pratiquant une arnaque aux numéros surtaxés a été démantelé à Nice, un peu plus de deux mois après une première affaire du même type, selon la PJ de la ville. Un homme de 35 ans, interpellé en début de semaine dernière, a été mis en examen pour escroquerie en bande organisée et placé en détention provisoire, tandis que le gérant d'une entreprise de Cagnes-sur-Mer, dans les Alpes-Maritimes, a été mis en examen et laissé libre sous contrôle judiciaire. Un troisième homme interpellé a quant à lui été laissé libre sans être poursuivi à ce stade.
Textos frauduleux. Le gérant de l'entreprise de Cagnes, un homme de 50 ans à la tête d'une société "dont l'objet était d'envoyer des textos commerciaux", utilisait la logistique de sa structure pour l'escroquerie, a précisé le commissaire Delphine Lallemand, chef de l'antenne économique et financière de la PJ de Nice. Le trentenaire était le fournisseur des cartes SIM nécessaires pour envoyer des textos frauduleux. A partir des ordinateurs de la société cagnoise couplés à ces cartes SIM, les escrocs pouvaient envoyer, de manière groupée, plusieurs dizaines de milliers de SMS incitant les destinataires à rappeler un numéro de téléphone. Celui-ci, non surtaxé, basculait en fait vers un numéro surtaxé sans que l'appelant s'en aperçoive, débitant ainsi son abonnement le temps qu'il écoute un message enregistré. Le montant de cette escroquerie est en cours d'évaluation, a précisé Delphine Lallemand.
Des messages personnalisés. Fin février, la police judiciaire de Nice, associée à l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCLCTIC), avait démantelé une première officine composée de trois Albanais qui pratiquait ce même type d'arnaque et se procurait des cartes SIM chez le même fournisseur, qui n'avait alors pas été interpellé. Ces trois Albanais, qui sont en détention provisoire, avaient même "ciblé leurs victimes en fonction de leur sexe et de leur âge" afin de personnaliser les messages envoyés. Ainsi, les SMS expédiés étaient parfois à caractère personnel ("Contacte-moi, je ne suis pas loin de chez toi"), incitaient à rappeler pour éviter l'augmentation d'un abonnement téléphonique ou encore donnaient des précisions pour récupérer un colis, a détaillé lundi le commissaire Lallemand.