La cour d'appel de Paris a validé mercredi les procès ordonnés devant les assises spéciales pour huit majeurs et devant le tribunal pour enfants pour six adolescents, tous mis en cause dans l'enquête sur l'assassinat en 2020 du professeur Samuel Paty, a appris l'AFP de source judiciaire.
La cour d'appel de Paris a validé mercredi les procès ordonnés devant les assises spéciales pour huit majeurs et devant le tribunal pour enfants pour six adolescents , tous mis en cause dans l'enquête sur l'assassinat en 2020 du professeur Samuel Paty , a appris l'AFP de source judiciaire. Le 16 octobre 2020, l'enseignant en histoire-géographie de 47 ans avait été poignardé puis décapité près de son collège à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) par Abdoullakh Anzorov, un réfugié russe d'origine tchétchène.
Cet islamiste radicalisé avait été abattu dans la foulée par la police. Trois des principaux accusés, Abdelhakim Sefrioui, Naïm Boudaoud et Brahim Chnina avaient fait appel de l'ordonnance des magistrats antiterroristes signée mi-mai, mais le dernier s'était finalement désisté de son appel, tandis que le Parquet national antiterroriste (Pnat) avait fait appel pour l'ensemble des mis en examen, pour raisons procédurales. L'audience s'est tenue le 29 juin.
Association de malfaiteurs terroriste criminelle
Dans sa décision rendue mercredi, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a confirmé "en toutes ses dispositions" l'ordonnance rendue par les juges d'instruction, selon la source judiciaire. Huit majeurs seront donc jugés par la cour d'assises spécialement composée. Au premier rang : les deux amis d'Abdoullakh Anzorov, Azim Epsirkhanov et Naïm Boudaoud, soupçonnés d'avoir eu une connaissance précise du projet terroriste d'Anzorov, et qui comparaîtront pour complicité d'assassinat terroriste, l'infraction la plus lourde.
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Ces deux habitants d'Évreux dans l'Eure l'avaient accompagné pour acheter des armes, et Naïm Boudaoud l'avait également véhiculé jusqu'au collège de Conflans-Sainte-Honorine le jour des faits. Brahim Chnina, père de la collégienne à l'origine de la polémique, et le militant islamiste Abdelhakim Sefrioui, auteurs de vidéos sur les réseaux sociaux qui avaient attisé la polémique, seront jugés pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Tout comme Priscilla Mangel, une femme convertie à l'islam en lien sur Twitter avec l'assassin les jours précédant l'attaque, et trois autres adultes mis en cause à des degrés divers.
Cinq adolescents jugés devant le tribunal pour enfants
Cinq adolescents, âgés de 14 et 15 ans lors des faits et accusés notamment d'avoir procédé à des surveillances près du collège et d'avoir désigné Samuel Paty à l'assaillant, seront jugés devant le tribunal pour enfants, probablement d'ici fin 2023, pour association de malfaiteurs en vue de préparer des violences aggravées. Une sixième, la fille de Brahim Chnina, sera, elle, jugée devant le même tribunal, mais pour dénonciation calomnieuse, après avoir reconnu un mensonge quant à la teneur d'un cours de Samuel Paty auquel elle n'avait pas assisté.