Un jeune homme de 21 ans a été mis en examen ce mercredi après avoir reconnu le meurtre d'une femme de 47 ans. La victime a été poignardée en pleine rue dimanche matin.
Une affaire inédite : l'interpellation de l'auteur présumé a eu lieu après une enquête non pas menée par la police, mais par des proches de la victime, ce qui pourrait poser in fine un vrai problème de procédure.
Les images d'une Peugeot 308 blanche, à laquelle il manque l'enjoliveur avant gauche, ont été captées par la caméra de surveillance d'une entreprise située à proximité des lieux du crime. Elles ont permis de remonter jusqu'au meurtrier présumé.
"Les investigations sont entravées"
Problème : ce n'est pas la police qui a d'abord visionné les images, mais des proches de la victime. Ces derniers ont réussi à identifier l'individu en question chez qui ils se sont rendus avant d'appeler les forces de l'ordre. Une méthode qui a fortement irrité le procureur de la République de Nantes.
"On peut parfaitement comprendre l'émotion qui a été celle de sa famille et des jeunes de ce quartier", a déclaré Renaud Gaudeul. "Mais c'est en cela que les investigations sont entravées. Dans ces circonstances-là, nous avons des preuves que nous aurions pu sans doute recueillir si cette enquête avait pu se dérouler dans de bonnes conditions. Heureusement, nous avons pu d'ores et déjà réunir des éléments suffisants pour justifier cette mise en examen."
Devant une Cour d'assises, la future défense aura sans doute des arguments à faire valoir sur l'impact de cette enquête parallèle menée en dehors de tout cadre légal.