Un homme armé d'un couteau a attaqué plusieurs agents au sein de la préfecture de police de Paris ce jeudi, avant d'être neutralisé par un policier.
Quatre personnes ont été tuées à l'arme blanche à l'intérieur de la préfecture de police de Paris, jeudi, en début d'après-midi, par un fonctionnaire administratif travaillant au sein de la direction du renseignement de la préfecture de police de Paris (DRPP). L'assaillant a été tué. Ses motivations restent inconnues à ce stade.
Les trois informations à retenir :
- Un fonctionnaire administratif travaillant au sein de la préfecture de police de Paris a mené une attaque au couteau, jeudi, en début d'après-midi
- Le bilan est lourd : trois policiers et une agente administrative ont été tués lors de cette attaque
- L'auteur des faits a été mortellement touché, ses motivations restent inconnues
Un informaticien avec vingt ans d'ancienneté
L'homme, atteint de surdité, travaillait au sein du service informatique de la DRPP et comptait une vingtaine d'années d'ancienneté. Cet agent, âgé de 45 ans et qui "n'avait jamais présenté de difficultés comportementales" selon le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, est passé à l'acte vers 13 heures, jeudi, avec un couteau de cuisine, une lame en céramique. Une perquisition a eu lieu à son domicile, à Gonesse, dans le Val-d'Oise, pour essayer de comprendre ses motivations.
D'après les informations d'Europe 1, cet homme a tout d'abord attaqué une femme de son service, une agente administrative, au premier étage de la préfecture, et s'est attaqué à une seconde victime avant d'essayer de prendre la fuite par un escalier. C'est là qu'il croise deux femmes qu'il poignarde. La première, fonctionnaire de la sécurité publique succombe à ses blessures, tandis que la seconde, membre du service des ressources humaines a été blessée grièvement et transportée en urgence absolue vers l'hôpital d'instruction des armées Percy. Elle a été déclarée hors de danger jeudi soir.
Une fois arrivé dans la cour intérieure du bâtiment, un jeune gardien de la paix, qui est dans la police depuis un an, lui intime l'ordre de déposer son arme. L'assaillant refuse et le jeune homme ouvre le feu avec son fusil mitrailleur. Le tueur est touché d'au moins une balle dans la tête.
Aucune piste écartée
Les motivations de l'assaillant restent inconnues, mais les enquêteurs explorent notamment la piste d'un conflit personnel. À ce stade, le parquet antiterroriste n'a pas été saisi, selon des sources judiciaires.
"J'étais dans l'aile où il y a plutôt des bureaux et l'escalier qui monte chez le préfet de police. J'ai entendu un tir. J'ai compris que c'était à l'intérieur", a témoigné Emery Siamandi, interprète présent à l'intérieur de la préfecture au moment de l'attaque. "Quelques instants après, j'ai vu des policières qui pleuraient. Elles étaient en panique. Au départ, j'ai pensé que c'était peut-être un policier qui s'était suicidé. Ça courait partout, ça pleurait partout."
"Une atmosphère de chaos"
"C'est extrêmement choquant, et les collègues ne se remettent pas de cet événement tragique", a expliqué Loïc Travers, porte-parole du syndicat de police Alliance au micro d'Europe 1. "Est-ce quelqu'un qui a pété les plombs ? Est-ce pour une autre raison ? Il est encore trop tôt pour le dire", affirme-t-il. Avant de poursuivre : "C’est forcément une atmosphère de chaos, à partir du moment où ce qu’on vit habituellement sur le terrain se déroule dans une enceinte policière, c’est forcément particulier et choquant. J’imagine que les collègues qui ont vécu ça de près s’en souviendront. Et ça va malheureusement marquer à vie leur carrière." Une cellule psychologique a été mise en place peu après le passage à l'acte de l'homme pour les fonctionnaires et les employés de la préfecture.
Emmanuel Macron s'est rendu sur place
Le président Emmanuel Macron s'est rendu sur place, de même que son Premier ministre Édouard Philippe, et le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, qui a reporté un déplacement en Turquie et en Grèce. En introduction de sa discussion à Rodez autour de la réforme des retraites, le chef de l'État a déploré un "véritable drame" et fait observer une minute de silence.
La maire de Paris, Anne Hidalgo, qui s'est également rendue sur les lieux, a fait part de son émotion.
L'Assemblée nationale a observé une minute de silence à l'ouverture de la séance de l'après-midi, en hommage aux quatre policiers tués. Cette attaque intervient au lendemain d'une "marche de la colère" des policiers, qui a rassemblé 27.000 personnes selon les organisateurs, sur fond de malaise de l'institution, de hausse des suicides et de réforme des retraites. Le déplacement du Président jeudi soir à Rodez pour un débat sur les retraites est maintenu "à ce stade", a précisé la présidence.