Le Premier ministre Youssef Chahed a indiqué jeudi que l'enquête sur Ahmed H., le ressortissant tunisien ayant tué deux jeunes cousines à Marseille dimanche, n'avait jusque-là pas mis en évidence de liens avec des groupes "terroristes" en Tunisie. "L'enquête est en cours, nous n'avons pas vraiment de liens aujourd'hui ou de preuve qui prouve l'attachement, quand cette personne était en Tunisie, avec des groupes terroristes ou Daech" (acronyme arabe de l'organisation État islamique), a-t-il déclaré à la presse.
Il était interrogé, à l'issue d'une rencontre avec son homologue français Édouard Philippe, sur l'attaque au couteau devant la gare Saint-Charles à Marseille, revendiquée par l'EI peu après les faits. Cette revendication a aussitôt posé question. "Nous avons été aussi choqués en Tunisie puisque nous-mêmes avons été victimes de trois attentats terroristes en 2015", a encore réagi Youssef Chahed, qui se référait aux trois attaques djihadistes ayant fait 72 morts cette année-là dans le pays.
L'homme est décrit comme "consommateur de drogue", pas comme "radicalisé". En Tunisie, des proches de Ahmed H., 29 ans, avaient indiqué mercredi qu'ils peinaient à comprendre ce qui avait pu pousser à l'acte celui qu'il décrivent comme un consommateur de drogue perdu mais pas radicalisé. Selon son père Noureddine, le jeune homme avait quitté la Tunisie à l'âge de 17 ans mais revenait ponctuellement d'Europe retrouver sa famille dans la région de Bizerte, dans le nord.