Vendredi, une attaque à l'arme blanche est survenue à Paris, devant les anciens locaux de "Charlie Hebdo", faisant deux blessés graves. Le principal suspect a été arrêté, neuf personnes sont en garde à vue et des perquisitions ont été menées en région parisienne : Europe 1 fait le point sur les premiers éléments de l'enquête.
Une attaque à l'arme blanche a fait deux blessés vendredi à Paris devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, en plein procès de l'attentat meurtrier qui avait visé l'hebdomadaire satirique en janvier 2015. Le parquet national antiterroriste (Pnat) a été saisi d'une enquête pour "tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste", confiée à la brigade criminelle et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). "Manifestement, c'est un acte de terrorisme islamiste", a estimé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur France 2, déplorant "une nouvelle attaque sanglante contre notre pays".
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Le principal suspect assume son acte et reconnaît qu'il était dirigé contre Charlie Hebdo
Le principal suspect a "assumé son acte" en garde à vue, a-t-on appris samedi de sources proches de l'enquête. Cet homme "assume son acte qu'il situe dans le contexte de la republication des caricatures (de Charlie Hebdo, ndlr) qu'il n'a pas supportée", a ajouté l'une de ces sources. À ce stade, l'attaque apparaît donc clairement revendiquée : il ressort que l'assaillant pensait réellement s'attaquer à des membres de Charlie Hebdo, en toute méconnaissance du fait que la rédaction a quitté l'immeuble depuis quatre ans déjà.
Selon ses déclarations, il aurait décidé seul de "venger le prophète" en passant à l'acte. A-t-il pu être influencé par l'appel lancé par Al-Qaïda il y a quelques jours en réaction à cette republication des caricatures ? Lors de sa garde à vue, le principal suspect aurait expliqué avoir vu il y a quelques jours une vidéo sur internet faisant état de la republication des caricatures.
Toutefois, le mode opératoire laisse penser que l'attaque était fort peu préparée. L'assaillant aurait toutefois effectué des repérages sur place. Dans un premier temps, il aurait envisagé de déclencher un incendie avec un produit inflammable, a-t-il expliqué aux enquêteurs. Mais il se serait ravisé et a finalement opté pour une attaque à l'arme blanche récemment achetée, selon nos informations.
Un homme inconnu des services du renseignement
Le parcours du principal suspect interroge. On sait qu'il est né au Pakistan et qu'il est arrivé il y a trois ans en France comme mineur isolé, a expliqué vendredi soir le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Jusqu'à ses 18 ans le mois dernier, le suspect avait été pris en charge par l'Aide sociale à l'enfance du Val d'Oise, et ne présentait aucun signe de radicalisation.
Il n'était pas non plus connu des services de renseignements et n'avait été arrêté qu'une seule fois par les forces de l'ordre, lorsqu'il était à la Gare du Nord de Paris en possession d'un tournevis dans la poche.
Neuf personnes sont en garde à vue
Sept individus étaient toujours en garde à vue samedi midi : l'assaillant plus six autres personnes. Les policiers étudient toutes les relations qu'avait le principal suspect. Cinq personnes ont été arrêtées vendredi et un sixième homme, un ancien colocataire de l'assaillant, a été placé en garde aujourd'hui. Un autre homme, arrêté vendredi après avoir été vu dans le métro avec le suspect, a été mis hors de cause samedi matin.
Deux autres personnes ont été placées en garde à vue samedi, le frère et une connaissance du principal suspect, ce qui porte le total à neuf personnes placées en garde à vue. "Le petit frère du principal suspect" a été interpellé dans le Val-d'Oise et placé en garde à vue, ainsi qu'un homme "dans l'environnement relationnel" de l'assaillant présumé. Les personnes placées en garde à vue ne sont pas forcément complices, il s'agit avant tout de les questionner sur l'auteur présumé de l'attaque.
Deux perquisitions ont été menées en région parisienne
Les autorités ont aussi mené des perquisitions dans deux endroits de la région parisienne : un hôtel social de Cergy dans le Val-d'Oise, et un appartement à Pantin en Seine-Saint-Denis, deux endroits où a vécu le principal suspect.