Un adolescent de 17 ans, soupçonné d'avoir participé à la confection des cocktails Molotov utilisés lors de l'agression début octobre de quatre policiers à Viry-Châtillon dans l'Essonne, a été mis en examen et écroué, a déclaré samedi le procureur d'Evry.
Une première mise en examen. Cet adolescent a été "mis en examen pour complicité de tentative de meurtres sur personnes dépositaires de l'autorité publique", a précisé Eric Lallement, confirmant partiellement des informations de FranceInfo. Un second mineur âgé de 15 ans, soupçonné comme le premier d'avoir "notamment" participé à la fabrication des engins incendiaires, a été placé pour sa part "sous le statut de témoin assisté", intermédiaire entre la mise en examen et celui de simple témoin, a ajouté le magistrat. Les deux adolescents avaient été interpellés jeudi dans le cadre de l'information judiciaire sur l'agression et auditionnés par les enquêteurs de la Sûreté départementale de l'Essonne. L'adolescent de 17 ans est le premier suspect mis en examen dans cette affaire à l'origine d'un vaste mouvement de grogne dans la police.
Deux policiers grièvement brûlés. Début novembre, trois jeunes hommes de 16, 19 et 22 ans, soupçonnés d'avoir filmé puis mis en ligne des vidéos de l'agression, avaient été interpellés puis relâchés. Aucun des auteurs directs de l'agression n'a jusqu'à présent été arrêté, en dépit des recherches ADN menées sur des objets retrouvés sur les lieux de l'attaque et de l'analyse de plusieurs bandes vidéos. Le 8 octobre, une quinzaine d'agresseurs avaient incendié deux voitures de police, occupées par quatre agents en mission de surveillance à proximité d'un feu rouge de la quartier sensible de la Grande Borne connu pour ses vols avec violences sur des automobilistes. Deux policiers ont été très grièvement brûlés dont l'un, adjoint de sécurité de 28 ans, est toujours soigné à l'hôpital Saint-Louis à Paris, selon une source policière. Les deux autres policiers ont été plus légèrement touchés.
Cette attaque a déclenché un vaste mouvement de colère chez les policiers, qui se poursuit avec de nouveaux appels à manifester samedi dans plusieurs villes de France.