Au milieu des camions de police et de pompiers, sous une pluie fine accompagnée d’un vent glacial, ils attendent. Depuis samedi matin, les 3.000 passagers évacués suite à l’attaque à l’aéroport d’Orly sont livrés à eux-mêmes. Quatre heures après les événements, l’agacement commence à se faire sentir. "Ils en font peut-être un peu trop… Cela va faire plus d’une heure et demie qu’on a vu que le déminage était terminé, maintenant c’est bon", témoigne une femme évacuée au micro d'Europe 1.
"Il y a des enfants, des bébés". "On ne sait rien. On n’a même pas de couvertures, on n’a rien. On se caille, ça fait trois heures et demie qu’on est là. C’est lamentable", fustige-t-elle. "Il y a des enfants, des bébés, des personnes âgées, des personnes handicapées… Il y en a marre", s’agace une autre passagère.
Orly sud en fin de matinée @Europe1pic.twitter.com/oBgeZPTGOv
— Walid Berrissoul (@walidb) 18 mars 2017
"Je vais vous laisser là et vous allez y aller à pied." Alors que la consigne de ne pas se rendre à l’aéroport a été donnée, des voyageurs ont malgré tout continué à affluer au cours de la matinée. C’est notamment le cas de deux jeunes filles, qui étaient dans l’Orlybus, sur le chemin de l’aéroport, lorsque l’attaque a éclaté. Le chauffeur s’est alors arrêté en plein milieu de la route : "Il nous a dit : 'Il y a un attentat, alors je vais vous laisser là et vous allez y aller à pied.' Il a vraiment dit ça", dénonce la jeune femme. "C’est vrai, il nous a laissées en plan et du coup on a marché jusqu’ici. Depuis on attend…", explique la seconde.
Réouverture dans la soirée ? D’autres passagers se sont résignés à repartir, Aéroports de Paris ne prévoyant pas de réouverture avant au moins samedi soir. "Pour Orly Sud, je préfère dire demain matin (dimanche, ndlr)", lâche même Augustin de Romanet, président de l’ADP-Aéroports de Paris.