Une femme soupçonnée d'avoir participé à la fourniture d'armes au tueur de l'attentat de Nice en 2016, qui avait causé 86 morts, a été remise en liberté sous contrôle judiciaire, a indiqué mardi une source proche du dossier. Cette Franco-Albanaise de 43 ans a été remise en liberté le 21 novembre mais, selon une source judiciaire, le parquet de Paris a fait appel de cette décision ordonnée par un juge. Elle avait été interpellée le 17 juillet 2016 à Nice, avec son compagnon, puis écrouée.
Dès le début des investigations, les enquêteurs se sont penchés sur les traces, téléphoniques notamment, laissées par le tueur, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, qui ont permis de remonter rapidement à une première série de suspects, dont ce couple franco-albanais. La justice les soupçonne de lui avoir fourni un pistolet automatique, par l'intermédiaire d'un Franco-Tunisien, ainsi qu'une kalachnikov, sans que vraisemblablement ces trois protagonistes aient pu avoir connaissance de son projet.
Neuf personnes mises en examen dont huit sont en détention provisoire. À ce jour, neuf suspects ont été mis en examen dans l'enquête menée par les juges d'instruction antiterroristes et huit d'entre eux restent en détention provisoire. Ils sont tous soupçonnés, à des degrés divers, d'avoir apporté une aide à l'assaillant de l'attentat de la promenade de Nice, revendiqué par le groupe État islamique. Mohamed Lahouaiej Bouhlel, un chauffeur-livreur tunisien de 31 ans, a tué 86 personnes et en a blessé 400 autres en lançant son camion sur la foule au soir des festivités du 14 juillet 2016, un mode opératoire préconisé par l'organisation EI. Avec son pistolet, il avait ouvert le feu sur des policiers à plusieurs reprises, avant d'être abattu.
Une revendication opportuniste de l'État islamique ? Près d'un an et demi après, de nombreuses zones d'ombre planent encore sur le dossier. Si les investigations ont révélé une fascination du tueur pour l'ultra-violence et la propagande terroriste, les enquêteurs s'interrogent sur une possible revendication opportuniste de son action par l'organisation EI. L'enquête n'a pas permis de retrouver une profession de foi ou une marque d'allégeance du tueur au groupe terroriste et aucun élément ne permet d'établir que l'attaque de Nice a été téléguidée par le groupe EI depuis les zones irako-syriennes.