Attentat en Isère : "Les regards vont être portés sur la communauté musulmane"

Le recteur de la Grande Mosquée de Lyon, Kamel Kabtane
Le recteur de la Grande Mosquée de Lyon, Kamel Kabtane © JEFF PACHOUD / AFP
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Le recteur de la Grande Mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, craint les amalgames entre islamistes et musulmans.
INTERVIEW

Le président François Hollande va réunir, ce vendredi à 15 heures, un Conseil de défense après l'attentat commis en Isère, a annoncé le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, en écourtant une visite sur un site industriel, à Bordes, dans les Pyrénées-Atlantiques. Le recteur de la Grande Mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, a réagi au micro d'Europe 1 à ces évènements tragiques.

"Nous ne pouvons qu'être atterrés". "Cela me désole. Au moment où nous essayons de faire en sorte que les choses évoluent, que le gouvernement prend conscience de l'importance de l'action à mener envers les musulmans, ceux qui se posent en censeurs de cette action viennent de commettre l'irréparable aujourd'hui, au nom d'un islam que nous ne partageons pas, qui n'est pas le notre, au nom d'un islam qui tue et assassine. Nous ne pouvons qu'être atterrés". Et le recteur d'ajouter : "qu'est-ce qui incite ces jeunes à faire des actions de la sorte ?"

"Le ramadan, un mois de paix, de tolérance".Alors que le ramadan bat son plein pour tous les musulmans, Kamel Kabtane a rappelé qu'il s'agit d'un "mois de paix, de tolérance et d'ouverture. Il est dit dans le Coran que, pendant le ramadan les portes de l'enfer sont fermées, et les portes du paradis sont ouvertes. Je ne comprends pas que des individus de cette nature puissent commettre l'irréparable pendant ce mois et faire en sorte de faire souffrir encore un peu plus la communauté musulmane."

"Les fidèles s'interrogent…" Interrogé sur l'hypothèse, déjà avancée au moment des attentats de Charlie Hebdo en janvier, d'un amalgame entre islamistes et musulmans, le recteur dit "le redouter'. 'Aujourd'hui, l'ensemble des regards vont être portés sur la communauté musulmane qui, elle, ne comprend pas. Les fidèles s'interrogent…"