Le parquet fédéral belge l'a confirmé dimanche matin : l'objectif de la cellule djihadiste à l'origine des attentats de Bruxelles n'était pas la Belgique, mais la France. "C'est pris de court par l'enquête qui avançait à grands pas qu'ils ont finalement décidé dans l'urgence de frapper Bruxelles", explique le parquet dans un bref communiqué, deux jours après l'arrestation de l'un des suspects clés, Mohamed Abrini.
Un projet "d'une extrême violence" déjoué en mars. La France était donc encore visée. Le 24 mars, déjà, un projet "d'une extrême violence" avait été déjoué sur le sol français après l'arrestation de Réda Kriket. Au cours d'une vaste opération de police dans l'immeuble d'Argenteuil où l'homme louait un appartement sous une fausse identité, les enquêteurs avaient découvert "un véritable arsenal d'armes et d'explosifs". La cible précise de ce projet d'attentat n'a pour l'instant pas été identifiée.
Des suspects se connaissaient. La question se pose alors de savoir si ces deux projets sont liés. Certains des suspects se connaissaient ou s'étaient croisés : Réda Kriket avait par exemple été condamné par défaut en Belgique aux côtés d'Abdelhamid Abaaoud, dont les empreintes ont été retrouvées dans plusieurs appartements de la cellule bruxelloise. Tous deux étaient poursuivis pour leur participation à une filière de recrutement belge pour la Syrie.
Des voyages en Syrie. Autre lien potentiel : la ville de Bruxelles, où trois personnes ont été arrêtées dans le cadre de l'enquête sur le projet d'attentat de Réda Kriket, et la Syrie, où se sont rendus à la fois le Français et plusieurs membres de la cellule bruxelloise.
Deux projets distincts. Pourtant, il n'existe, à ce stade de l'enquête, pas de lien opérationnel établi entre les deux projets d'attentats déjoués. Ils font l'objet de deux enquêtes séparées, a indiqué le parquet fédéral belge à Europe 1. Une information confirmée à Paris. Il y aurait donc bien eu deux projets d'attentats distincts visant la France.