Il est suspecté d’avoir été en lien avec les auteurs de la tuerie la plus meurtrière du 13 novembre. Charaffe al Mouadan, un combattant du groupe Etat islamique, a été tué en Syrie dans des frappes de la coalition internationale, a affirmé mardi le colonel américain Steve Warren, porte-parole de la coalition anti-Etat islamique. Sa mort a été confirmée par l’Etat islamique. Le jeune homme, âgé de 27 ans, était un ami de Samy Amimour, l'un des kamikazes du Bataclan. Surnommé Abu Souleymane, il était "lié directement" au djihadiste belge Abdelhamid Abaaoud, instigateur présumé des attentats de Paris. Selon les autorités américaines, Charaffe Al Mouadan "préparait activement d'autres attaques".
Un projet de départ avorté. Le nom de Charaffe al Mouadan, ce Français qui a grandi en Seine-Saint-Denis, apparaît dans les radars des services de renseignements en mars 2012. Cette année-là, en compagnie de Samy Amimour et d’un autre jeune radicalisé, Samir Bouabout, il s’essaie aux tirs sportifs dans un club de la police à Paris. Parallèlement à cette activité exercée en toute légalité, le trio se radicalise sur Internet, et prépare son départ au Yémen ou en Afghanistan, via la Somalie. Les trois individus s'étaient équipés de matériel paramilitaire, et avait contracté un prêt à la consommation de 20.000 euros, selon une source proche du dossier.
Mais leur projet échoue, faute d'expérience et de contacts. Peu après, les trois amis, qui ont passé leur jeunesse à Drancy, sont arrêtés en octobre 2012. Aux enquêteurs, Charaffe al Mouadan avait affirmé avoir abandonné tout projet de départ en zone de djihad et avait reconnu un bref séjour au Maroc avec Samir Bouabout. Mis en examen pour "association de malfaiteurs terroriste", le trio est laissé libre sous contrôle judiciaire. Mais les trois hommes rejoignent les rangs de l’Etat islamique, un an plus tard.
Il viole son contrôle judiciaire pour partir en Syrie. En août 2013, Charaffe al Mouadan viole en effet son contrôle judiciaire et quitte la France, direction la Syrie. Il est rejoint un mois plus tard par Samy Amimour et Samir Bouabout. Là-bas, Charaffe al Mouadan se lie d’amitié avec d’autre djihadistes, dont Omar Ismaïl Mostefaï, un autre kamikaze du Bataclan. Le jeune Drancéen prend alors le nom d’Abu Souleymane.
Un nom qui interpellera plus tard les enquêteurs lorsqu’ils ont auditionné les victimes du Bataclan. Selon un otage, l'un des terroristes a demandé à son complice s'il "comptait appeler Souleymane", rapporte Le Parisien. Aujourd’hui, Charaffe al Mouadan est suspecté d’avoir été en lien avec Abdelhamid Abaaoud, le chef d’orchestre présumé des attentats de Paris. Les autorités américaines estiment qu'il préparait activement des attaques contre l'occident. Il a été tué d'une frappe de missile le 24 décembre. Et compte désormais parmi dix autres responsables de Daech tués ce mois-ci.