Au premier jour du procès en appel du Mediator, le combat continue pour les victimes

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David Montagné, édité par Juliette Moreau Alvarez , modifié à

Ce lundi s'est ouvert le procès en appel de l'un des plus grands scandales sanitaires de la dernière décennie, l'affaire du Mediator. Les parties civiles sont toujours aussi nombreuses, 7.600 au total, et comptent bien faire condamner intégralement les Laboratoires Servier après ces six mois d'audience.

C’est l’un des scandales sanitaires les plus retentissants que la France ait connu : l’affaire du Mediator . Les effets secondaires de ce médicament antidiabétique prescrit comme coupe-faim jusqu’en 2009, ont entrainé la mort de plusieurs centaines de patients. Le laboratoire Servier, fabricant du Mediator a été reconnu coupable de tromperie aggravée et d'homicides et blessures involontaires après un premier procès qui s’est achevé en 2021. Le groupe a depuis fait appel, tout comme le parquet de Paris. Ce lundi après-midi s'est donc ouvert le deuxième procès de cette affaire .

Vers une condamnation intégrale des laboratoires ?

Dans la salle des grands procès du Palais de justice de Paris, une centaine de victimes étaient assises sur les bancs de la salle d’audience. La plupart sont âgées, avec des pathologies lourdes. Elles ont écouté attentivement Olivier Géron, le président de la Cour, expliquer qu’elles sont au total plus de 7.600 parties civiles. Un nombre bien trop important pour toutes les citer. "Cela serait fastidieux", a sobrement indiqué le président.

Ce sont ainsi leurs avocats, plus de 300, qui sont chargés de les représenter. À tour de rôle, ils se sont levés et ont déploré le décès de certains de leurs clients. "Il y en a même qui vont décéder en cours d’audience", prévient l’un d’entre eux. Des propos qui font écho aux longues années de procédure et aux effets du Mediator sur la santé des patients.

Ces derniers veulent encore poursuivre leur combat contre les Laboratoires Servier. Ils veulent une condamnation intégrale des laboratoires, y compris pour escroquerie, ce que le Tribunal n’avait pas retenu lors de la première audience. Ils trouveront face à eux Jean-Philippe Seta, l’ancien numéro deux du fondateur du groupe, Jacques Servier étant décédé en 2014. Il maintiendra, durant ces six mois d’audience, qu’il n’avait pas connaissance de la dangerosité de son médicament.