Deux lycéens de 16 ans sont morts mercredi dans une avalanche dans la station des Deux-Alpes, ainsi qu'un skieur ukrainien. Reste à savoir pourquoi leur professeur a entraîné une dizaine d'élèves sur une piste noire fermée alors que le risque d'avalanches était important.
Toujours hospitalisé pour de multiples fractures. Bien que conscient au moment où les secours l'ont récupéré, l'enseignant n'a pas été entendu immédiatement. Ses jours ne sont pas en danger, mais les gendarmes n'ont pas pu l'interroger, mercredi soir, sur les causes possibles de cette avalanche et sur les raisons qui l'ont poussé à se lancer sur cette piste fermée avec ses élèves.
Un acte délibéré ? "Au sommet de la piste, un filet est installé pour préciser que la piste est fermée. Nous l'avons contrôlé, le filet était bien en place", précise Didier Bobillier, directeur des remontées mécaniques. "Cette piste, elle est accessible uniquement par la partie supérieure, donc à un moment donné, il y a forcément eu des gens qui sont allés volontairement au-delà de ces filets pour emprunter cette piste", explique-t-il au micro d'Europe 1.
"A l'aise avec la montagne". Dans son établissement, le professeur est décrit comme un pilier de ces sorties annuelles à ski qu'il organisait. Plutôt décontracté, "baba cool" selon certains, tous s'accordent pour dire que ce professeur était très sérieux dans la préparation. Amaury et Hector, deux anciens élèves, l'ont accompagné sur les pistes et le décrivent comme très prudent. "C'était quand même quelqu'un qui avait la maîtrise. Je ne peux pas me dire qu'il l'a fait comme ça, inconsciemment. Il faudra voir. Je ne me sentais pas en danger avec lui", se souvient Amaury. "Il était à l'aise avec la montagne, avec ses skis, avec ses élèves, avec tout le monde", précise Hector.
Parmi les survivants de ce groupe, l'enseignant est le seul à être encore hospitalisé. Les élèves, eux, sont rentrés dans leurs familles dès mercredi soir. Ils doivent encore être entendus pour tenter d'expliquer pourquoi ils se sont engagés sur cette piste noire malgré les balisages et les filets qui en fermaient l'accès. Seule certitude : c'est bien au passage du groupe de lycéens que l'avalanche s'est déclenchée.