Moussa Tchantchuing était arrivé depuis quelques jours seulement au Bangladesh, pour rencontrer la minorité musulmane des Rohingya, population persécutée dans le Sud du pays. Il venait de visiter des écoles pour préparer une aide humanitaire lorsqu'il a été arrêté.
"Activités suspectes". D'après son ONG, l'organisation française Baraka City, une ONG musulmane connue pour ses discours intégristes et plusieurs fois perquisitionnée en banlieue parisienne, il a été arrêté d'abord parce que le nom par lequel il se faisait appeler, qu'il avait adopté après sa conversion à l'islam, n'était pas le même nom que celui inscrit sur son passeport. Il a ensuite été placé en détention provisoire pour "activités suspectes", parce qu'il n'avait pas déclaré sa présence aux autorités.
Une cinquième nuit en prison. "Il est détenu dans des conditions effroyables, catastrophiques, avec un accès extrêmement à la nourriture limité sinon inexistant. Les cellules sont surpeuplées avec en moyenne 40 personnes par cellule" explique l'avocat de son organisation, maitre Samim Bolaky. "Les charges qui sont retenues contre lui sont totalement hallucinantes. On lui reproche des 'activités suspectes', un délit qui a quasiment été créé uniquement pour réprimer l'aide aux Rohingya", poursuit-il.
Le centre de d
Une pétition a été lancée. Moussa Tchantchuing risque jusqu'à 10 ans de prison. Le ministère des Affaires étrangères lui a trouvé un avocat sur place. Mais les deux hommes n'ont pas encore pu se rencontrer, la prison de Cox Bazar, dans le Sud du pays, étant à quinze heures de route de la capitale, Dacca. Une pétition pour demander sa libération a déjà recueilli plus de 70.000 signatures.