Des blocs de bétons entre la France et la Belgique. Depuis une dizaine de jours, alors que les contrôles aux frontières ont été renforcés après les attentats de Paris, la commune belge d'Erquelinnes a décidé fermer certains points de passage avec la commune de Jeumont, juste de l'autre côté de la frontière, dans le Nord de la France.
"Une décision très pragmatique". Côté belge, les habitants ont un peu de mal à s'habituer à ces gros blocs de béton. "Ça nous rappelle un peu le mur de Berlin. C'est dommage qu'on en soit arrivés là, mais on espère que ce sera efficace", confie une habitante. En réalité, l'objectif des autorités est de neutraliser certains axes pour forcer les automobilistes à franchir la frontière là où il y a des contrôles de police. Car la vingtaine de passages de frontières entre Erquelinnes et Jeumont ne pouvaient pas tous être contrôlés. "On ne veut absolument pas fermer les frontières. On a été jusqu'à nous dire qu'on violait les traités européens. On est vraiment loin de là. C'est une décision très pragmatique", explique le bourgmestre d'Erquelinnes, David Lavaux.
Encore un mois au moins. De fait, sur la frontière encore ouverte, la police est omniprésente et finalement, côté français, l'initiative est plutôt bien perçue. "C'est bien, c'est sécurisant, et puis ça montre que les deux pays s'accordent bien pour la sécurité de tout le monde", explique une femme. "Ils ont raison. Mais bon, d'une façon ou d'une autre, ils passeront", craint une autre habitante. Les blocs de béton pour fermer la frontière belge devraient rester en place encore un mois au moins. Leur suppression dépendra de l'état de la menace terroriste en France.